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18 mois avec sursis pour avoir agressé sexuellement sa nièce

Ce mardi le tribunal de Papeete a condamné un sexagénaire à 18 mois de prison avec sursis pour avoir agressé sexuellement sa nièce âgée de 19 ans au moment des faits.

Les faits se sont déroulés en octobre 2019. La jeune femme dormait dans sa chambre quand elle a été réveillée par les attouchements de son oncle chez qui elle avait élu domicile. Selon sa déposition faite en 2022, son oncle s’est allongé derrière elle, en érection, lui a caressé les seins et le sexe puis a murmuré « j’ai envie de faire l’amour. » La jeune femme prend alors la fuite et ne remettra plus les pieds chez son oncle. À la barre, l’homme, retraité depuis peu et ministre de l’Eucharistie dans une paroisse de la côte Est, n’en mène pas large. Il adopte la posture du pénitent devant son créateur.

« Je suis tout à fait d’accord avec ce qu’elle a dit » assure-t-il tête baissée. Il développe : « je ne suis pas très fier de ce que j’ai fait, j’éprouve de la honte. Vous savez, à l’époque j’avais 56 ans et c’est l’âge où les proches vous appellent papa. Ce qui veut dire quelqu’un de respectueux. » En homme d’église, il s’exprime d’une voix claire et doucereuse, presque hypnotique.

Puis, estimant sans doute qu’il en avait assez fait côté mea culpa, il passe à l’offensive. « Si j’ai tenté de coucher avec elle c’est que peu de temps avant je l’avais surprise en train de se masturber en regardant son vini et c’est cela qui a déclenché le piège. » À ces mots le juge bondit, « vous estimez avoir été piégé ? » L’homme reste silencieux, se rendant compte de l’énormité de son argument et regarde le sol.

Un argument pas si étonnant de la part du prévenu à la lecture du portrait qu’en a tiré un psychologue. Pour lui, l’homme force le trait en adoptant l’attitude du coupable mais au fond de lui, il ne sent pas si coupable de cela. Sa culpabilité ne « le ronge pas. » Quant à sa victime, celle-ci paye les errances de son oncle : « Elle a des symptômes dépressifs, des psycho-traumatismes, des troubles du sommeil et une détresse émotionnelle. » Des troubles classiques des victimes d’agressions sexuelles.

Après en avoir délibéré le tribunal a condamné l’homme à 18 mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans, une obligation de soins et il sera inscrit au fichier des délinquants sexuels.

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