Radio1 Tahiti

2 955 jours d’arrêt pour 119 agents à l’assemblée

© Cédric Valax

Ces chiffres sont au coeur du « malaise » des agents de l’assemblée de la Polynésie française (APF) : l’institution connaît un taux particulièrement élevé d’arrêts maladies (hors maternité), avec une moyenne de 25 jours d’arrêt par agent en 2016. Le président de l’institution veut donc supprimer une prime versée aux agents pendant leurs arrêts.

Après les révélations de Radio 1 sur le « malaise » dans les services de l’assemblée, une soixantaine d’agents ont publié vendredi une lettre ouverte à l’encontre du président de l’institution, Marcel Tuihani. Si elle ne figure dans le courrier, l’une des raisons officieuse de ce malaise est le nombre particulièrement élevé de jours d’arrêt maladie par agent de l’assemblée. Selon une note de synthèse que Radio 1 s’est procuré, Marcel Tuihani entend lutter contre cet « absentéisme » en supprimant le versement de « l’indemnité de législature et/ou de fonction » pendant les arrêts de travail des agents.

La mesure avait déjà été prise entre 2012 et 2015, à la suite d’un avis du tribunal administratif rappelant que le versement de cette prime de 20 000 à 30 000 Fcfp devait « être justifié par l’exercice effectif des fonctions ». Mais fin 2015, cette suspension avait été levée pour « tenir compte des situations touchant les personnes affectées par des arrêts de travail prolongés les privant de cette partie de leur revenu du fait de leur maladie », comme le précise la note de synthèse.

Problème, si la remise en place de la prime devait permettre « une prise de conscience générale du personnel pour ne pas renouer avec l’absentéisme », l’objectif n’a jamais été atteint. Au contraire. Toujours selon cette note de synthèse, le nombre de jours d’arrêt maladie (hors maternité) a baissé entre 2012 et 2014, quand la prime n’était plus versée aux agents en arrêt. Mais ce nombre a remonté en flèche en 2015 et a encore progressé une fois que la prime a été remise en place pour les agents en arrêts maladie. De 2 400 jours d’arrêt en 2011 et 2012, on est passé à 1 800 en 2013 et 2014, puis à 2 925 en 2015 et 2 955 en 2016. L’année 2016, sur les 119 agents de l’assemblée, 80% ont déposé au moins un arrêt maladie. Quant au taux moyen d’arrêt maladie, il a été de 25 jours par agent sur l’ensemble de l’année.

« L’analyse du nombre de certificats médicaux déposés pour des arrêts de travail hors maternité démontre que la reprise du versement des indemnités de législature et de fonction n’a eu aucun effet sur l’assiduité au travail des agents », conclut la note de synthèse.