Le procès de Tatu Tiho, accusé d’avoir tué de deux coups de hache son neveu en 2014 à Niau, s’est poursuivit vendredi matin. L’avocat général avait requis 30 ans de réclusion criminelle, insistant sur le fait que l’accusé était sous le coup d’une altération du discernement. Les jurés de la cour d’assises l’ont finalement condamné 20 ans de réclusion criminelle.

Le deuxième jour du procès de Tatu Tiho s’est ouvert sur les déclarations de la psychologue. L’expert a indiqué que l’homme de 53 ans souffrait de troubles paranoïaque et d’une détérioration intellectuelle due à sa forte consommation d’alcool. Des troubles qui poussaient l’accusé à la surinterprétation notamment des attaques. L’avocat de la partie civile, Me Bourion, s’est attaché à démonter le portrait positif fait de l’accusé le premier jour de l’audience. L’avocat a relaté les témoignages des habitants de l’atoll affirmant que Tatu était un alcoolique, insultant petits et grands une fois ivre. Pour l’avocat, la peur de l’accusé suite aux menaces de la victime ne tient pas : « Il n’était pas menaçant au moment des faits puisqu’il dormait ». « La réaction est totalement injustifiée, ce n’est pas un coup de colère, c’est quelque chose de froid, de calculé .

De son côté, l’avocat général, José Thorel, a demandé aux jurés de retenir l’altération de discernement au moment des faits, ce qui réduit la peine de perpétuité à 30 ans de réclusion criminelle. C’est ce quantum qu’a demandé l’avocat général. L’avocat de la défense, Me Huguet, est intervenu en dernier en demandant aux jurés « de la clémence et de la bienveillance » à l’égard de Tatu qui s’était « construit une petite vie faite de travail et de quelques passions ». Selon l’avocat, c’est la perturbation de cette vie par son neveu qui a poussé l’accusé dans ses derniers retranchements. Une plaidoirie que les jurés ont entendu, puisqu’ils ont finalement condamné Tatu Tiho a 20 ans de réclusion criminelle.