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Des places supplémentaires pour les femmes victimes de violences conjugales

Le haussaire Dominque Sorain et le président Edouard Fritch en compagnie de Rowena Tuhoe la directrice du centre Pu O Te Hau ©Natan Decarrière

Le haussaire et le président du Pays ont visité lundi matin le centre pour femmes battues Pu O Te Hau de Pirae. Cette visite s’est déroulée dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes mais aussi de la fin du Grenelle sur les violences conjugales lancé par l’État il y a presque trois mois. Une extension du centre est prévue pour l’année prochaine, avec une participation de 25 millions de Fcfp signée jeudi par le Pays, sur laquelle l’État devrait au minimum s’aligner. Le centre Pu O Te Hau disposera de 12 chambres pour 32 places supplémentaires dont dix seront réservées aux femmes retraitées.

Cette visite symbolique était nécessaire pour réaffirmer l’action conjointe de l’État et du Pays contre les violences conjugales subies par les femmes. Le haut-commissaire, dont c’était la première visite, a pu découvrir le potager, la salle de réunion, les chambres et surtout s’entretenir avec l’architecte responsable de la future extension sur un terrain mitoyen au centre actuel. L’association dispose déjà de 50 millions de Fcfp grâce à la vente d’un ancien local de Arue, auxquels le Pays a officiellement ajouté 25 millions Fcfp depuis jeudi dernier. Le centre Pu O Te Hau accueille à l’heure actuelle 39 femmes, généralement sans emploi et parfois avec des enfants. Les chambres comprennent quatre ou deux lits et sont bien entretenues. La problématique réside dans la capacité d’accueil par rapport à la demande des victimes qui ne peuvent rester que trois mois renouvelables selon les situations.

Le centre effectue un vrai suivi pour redonner confiance à ces femmes victimes de violences parfois sévères. Des projets sont mis en place pour les former et les insérer professionnellement, condition indispensables pour garantir leur indépendance. Le projet d’extension prévoit 12 nouvelles chambres pour 32 places supplémentaires dont dix réservées pour les femmes retraitées. D’après Rowena Tuhoe, la directrice du centre, le centre aura une fonction inter générationnelle, au-delà d’un élargissement de la capacité d’accueil.

Après leur visite des locaux, Dominique Sorain et Édouard Fritch se sont entretenu pendant presque une heure avec l’ensemble des femmes du centre qui ont pu leur faire part de leurs attentes. En sortant de cette entrevue peu commune, le haussaire a été frappé par la détresse de ces femmes.

En 2019, le centre a accueilli pas moins de 185 femmes et 288 enfants. Ce projet d’extension estimé à 200 millions de Fcfp au total est soutenu de concert par l’État et le Pays, et le permis de construire a été délivré pour une pose de la première pierre espérée dès l’année prochaine. Il reste à ce jour à déterminer le montant de la participation de l’État, un sujet sur lequel Chantal Galenon, la présidente du Conseil des femmes, échange en ce moment en métropole avec Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le haussaire et le président, en discussion avec l’architecte pour évoquer le financement de l’extension ©Natan Decarrière

Deux nouvelles structures pour accueillir les femmes en danger

 » L’accompagnement des femmes en situation d’urgence s’inscrit dans les priorités du Pays qui y consacrera les moyens nécessaires, «  indique un communiqué de la présidence. Ainsi, pour faciliter l’accueil de femmes en situation d’urgence sur la presqu’île, le Pays mettra à disposition deux logements dans le cadre de la rénovation de la cité Mariani à Taravao. Enfin, le Pays va aménager une unité médico-judiciaire dans la rotonde de l’hôpital de Taaone. Cette unité permettra la réalisation d’actes médicaux sur des victimes à la demande des services de police ou de la justice.

 

 

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1 Commentaire

  1. MATA
    26 novembre 2019 à 12h00 — Répondre

    Vu l’écart des richesses qui se creuse et le peu de projets durables de développement qui se mettent en place, la violence a encore de beaux jours devant elle. Et tristement la violence conjugale au passage. A ce ferment s’ajoute alcool, paka et drogue dure et tous les ingrédients explosifs sont réunis pour faire de nos petites îles un Haïti bis.

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