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2019, dernière année de hausse du PIB avant la crise

©Léa Faradon

L’Institut d’émission d’outre-mer, l’Agence française de développement et l’Institut de la statistique de Polynésie française ont présenté ce jeudi les comptes économiques rapides (Cerom) de la Polynésie en 2019. En croissance pour la sixième année consécutive, le PIB augmentait de 2,7%. Toutefois cette belle mécanique s’est enrayée suite à la pandémie qui devrait provoquer une baisse du PIB avoisinant les -10% en Polynésie à l’horizon 2021.

En 2019 le PIB a connu une croissance de 2.7 % et a atteint en valeur, 645 milliards de Fcfp, ce qui faisait de 2019 la sixième année consécutive de croissance. Pour autant, le PIB de 2019 restait toutefois inférieur à celui enregistré avant la crise financière mondiale de 2008 : il manque 28 milliards pour retrouver le niveau de vie d’avant la crise. Principal facteur de cette croissance, « la consommation des ménages qui avec plus de 400 milliards sur les 645 milliards, porte les deux tiers de la croissance économique du Pays », selon Nicolas Prud’homme, directeur de l’ISPF.

Une baisse du PIB en 2020 d’au moins 10% ? 

Si 2019 a été une année très positive, « encore plus positive que les années précédentes avec tous les voyants qui sont au vert », la crise sanitaire va fortement affecter le territoire. Nicolas Prud’homme estime que les conséquences de la crise provoqueront une baisse du PIB qui avoisinerait les -10% pour le territoire, et au niveau mondial – 6%, contre +2,5% en 2019.

 « Les gens savent ce que c’est une crise et savent s’organiser pour essayer de la juguler et la maîtriser. « 

Pour autant, l’expérience de la crise financière mondiale de 2008 a entraîné dans la population une forme de résilience qui pourrait leur bénéficier : « les gens savent ce que c’est une crise, et savent s’organiser pour essayer de la juguler et la maîtriser », estime Claude Periou, directeur de l’IEOM, qui met en avant certains indicateurs comme une récente étude de l’IEOM portant sur l’impact de la crise sur la situation financière des ménages. « On s’est aperçu que les avoirs des Polynésiens ont crû de 6 % pour atteindre les 610 milliards de Fcfp (…) des avoirs intéressants en début de crise, qui n’ont pas fondu. Au contraire pendant le confinement, ils ont épargné et à la sortie du confinement, n’ont pas tout dépensé. Il y a encore, tant dans les entreprises que les ménages, des réserves financières qui vont permettre dans les prochains mois d’assurer un niveau de consommation, mais qui sera toutefois inférieur à ce qu’il était. »

« Il faut dépenser pour relancer l’économie. »

Alors quelle position doivent adopter ceux qui ont un petit pécule de côté ? Continuer à épargner en prévision de jours plus sombres, ou bien le dépenser afin de relancer la machine ? « Il faut dépenser pour relancer l’économie. S’il y a un repli sur soi-même de la part des épargnants, il y aura moins de rentrées fiscales donc moins d’investissements et moins de créations d’emplois », assure Nicolas Prud’homme, directeur de l’ISPF.

En outre, selon lui, le Pays a une trésorerie pour tenir et résister face à la crise. « La capacité d’emprunt du Pays est possible, il y a encore des marges de manœuvre pour imaginer un plan de relance. Il ne faut pas avoir une vision trop pessimiste de la situation (…), la question n’est pas de savoir si le Pays se relèvera, je pense qu’il se relèvera, mais c’est en combien de temps. Tout dépendra des mesures que le Pays mettra en place. »

 

 

CEROM 2019

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