ACTUS LOCALESJUSTICE

22 ans de réclusion criminelle pour le « désosseur de Tubuai »

Le quadragénaire jugé par la cour d’assises de Papeete pour« tentative d’assassinat »a été condamné à 22 ans de réclusion criminelle par les jurés.

Le deuxième jour de procès aux assises du « désosseur de Tubuai » s’est ouvert mercredi sur les analyses des psychiatres qui ont examiné Maui Tai, accusé de tentative d’assassinat sur sa mère. Selon le premier expert, l’accusé a été« traumatisé »par l’annonce que son père n’était en fait que son beau-père. Une « fracture relationnelle » aurait depuis persisté entre l’accusé et sa mère. Le deuxième psychiatre estime que le retrait de ses filles a été vécu comme « une négation de son rôle de père », le poussant à mettre en œuvre « un projet de vengeance ». Mais l’homme n’est « pas fou, pas délirant et n’a pas d’hallucination ». Le médecin a décrit « une personnalité psychorigide, paranoïaque (…) qui a voulu se faire justice tout seul en sachant que rien ne l’y autorise ». En conclusion les experts ont estimé que l’accusé était « indemne de pathologie psychologique et qu’il avait le contrôle de ses actes et beaucoup de discernement ».

La parole a ensuite été donnée à la mère de l’accusé, l’une des victimes de cette affaire et la principale visée. En larmes, la mère de famille a exprimé sa peur le jour des faits : « Vous auriez vu son regard, ça fait peur, beaucoup de haine, beaucoup de colère, je n’avais jamais vu ça et pourtant c’est mon fils ». Pour autant, la mère de l’accusé a indiqué lui avoir pardonné ses actes : « Je t’aime, malgré tout, je t’aime ».Debout face à sa mère, les yeux dans les yeux, le quadrégénaire est resté impassible…

Même scène face à son beau-père. Ce dernier a exprimé son incompréhension face aux actes de celui qu’il appelle « mon fils ». Sa femme et lui ont tous deux exprimé leur inquiétude à l’idée de se retrouver un jour de nouveau face à leur fils.

En effet, durant toute l’enquête et la procédure, l’accusé a maintenu sa volonté de tuer sa mère. Pourtant mercredi durant l’audience, après une ultime question de la présidente de la cour d’assises, il est revenu sur ses propos. Non, il ne compte plus se venger de sa mère, il estime l’avoir suffisamment fait souffrir, « à 80% ». Pourtant, à la question de savoir si il pense toujours que sa mère est responsable de la situation, l’accusé n’en démord pas, c’est bien elle qui a comploté pour lui enlever ses filles.

Pour l’avocat de la partie civile, le batonnier Benoit Bouyssié, l’homme est « un vrai meurtrier » qui  a exercé une « forme de sadisme » en voulant à tout prix voir sa mère souffrir. Pour l’avocat, aucun doute, il comptait bien en finir avec sa mère ce jour-là, et pas seulement lui faire peur comme il l’a déclaré à l’audience.

Une« ligne de défense tardive » qui n’a pas non plus convaincu l’avocat général, José Thorel , pour qui « l’attitude et le comportement de Maui Tai » sont des preuves de ses intentions. Le représentant du ministère public a ainsi requis « au moins » 20 ans de réclusion criminelle.

C’est l’avocat de la défense, Me Karina Chouini, qui a clôturé le procès. Alors que l’accusé n’avait pas voulu être assisté depuis le début de la procédure, l’avocate a dû tout de même défendre celui qui a affirmé vouloir être condamné par la cour. Me Chouini a ainsi demandé aux jurés « de regarder au-delà de la voix qui porte, de sa façon de parler, de s’exprimer et des tatouages (…) pour voir la souffrance de cet homme ».

Après plusieurs heures de délibération, les jurés de la cour d’assises ont condamné Maui Tai à 22 ans de réclusion criminelle.

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