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L’État et le Pays veulent accélérer le projet de centre de mémoire

©Natan Decarrière

Le comité de réalisation du centre de mémoire. L’État, le Pays, des scientifiques, des représentants d’associations se sont réunis mardi matin au Haut-commissariat concernant le projet de centre de mémoire. La volonté commune du président Édouard Fritch et du haussaire Dominique Sorain est d’accélérer sur le projet et de nombreux débats ont émergé au cours de la réunion. Le choix du nom a été évoqué, ainsi que l’accès aux archives et le choix de l’opérateur pour diriger les opérations sur les bâtiments du futur site.

Le comité co-présidé par le président Édouard Fritch et le haut-commissaire Dominique Sorain souhaite mettre un coup d’accélérateur au projet du centre de mémoire. Le Pays et l’État ont conscience de l’importance du sujet pour la population polynésienne et se sont réunis mardi matin pour la troisième fois depuis la création de ce comité par Annick Girardin en janvier 2018. Deux groupes de travail se distinguent, l’un concernant la gestion des bâtiments sur l’aspect matériel et les importations à effectuer pour leur réhabilitation. Le deuxième se concentre sur l’aspect scientifique avec la dépollution nécessaire des lieux qui contiennent de l’amiante et du plomb. Ces substances « ne sont pas présentes en quantités importantes », d’après Dominique Sorain qui assure que tout pourra être traité localement sans l’intervention de la métropole.

Le comité souhaite avancer rapidement sur le choix d’un opérateur pour le futur projet architectural et la marche à suivre. Il devrait être désigné au mois de novembre et présentera les résultats de ses travaux dès le mois de janvier 2020. Cet édifice devrait s’appeler Centre de mémoire des essais nucléaires en Polynésie française ou Pu mahara en tahitien. Enfin les derniers échanges ont concerné les archives. La loi de 2008 a changé l’accès aux archives, rendant certains documents inaccessibles depuis cette date. Des réflexions seront menées sur les dérogations et les déclassifications pour les rendre accessibles aux scientifiques tout en respectant la loi, comme l’explique Dominique Sorain.

Le haussaire n’a de cesse d’insister sur cette volonté d’accélération pour donner vie au projet le plus rapidement possible. Les travaux de dépollution devraient être achevés en avril avant la visite du Président de la République, Emmanuel Macron.

Une annonce d’Emmanuel Macron sur ce sujet en avril ?

Quelques heures plus tôt, lors de l’audition de la ministre des Outre-mer Annick Girardin par la Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, la députée Maïna Sage avait interpellé la ministre sur le financement de ce centre de mémoire.

Maina Sage confessait avoir découvert récemment que si le terrain du futur centre de mémoire, évalué à 5 millions d’ euros (596 millions de Fcfp) était rétrocédé gracieusement au Pays, en revanche la construction du centre était aux frais du territoire, ce qu’elle a qualifié de « vraiment indécent ».

En réponse, Annick Girardin a rappelé que c’est ce qui avait été décidé lors de son déplacement en Polynésie. La construction du centre de mémoire doit effectivement être financée par le Pays, « mais ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas bénéficier d’autres lignes budgétaires, » a-t-elle répondu, ajoutant, « l’État sera au rendez-vous, et je crois que le président Macron aura l’occasion de le rappeler. »

Interrogé à ce sujet, Dominique Sorain affirme que rien n’a été décidé pour le moment même si le sujet a été évoqué dans la matinée.

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