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49-3: un choix qui laissera des traces selon les éditorialistes

Paris (AFP) – La décision par Manuel Valls d’utiliser mardi l’arme constitutionnelle du 49-3 sur le projet de loi travail était attendue par la presse qui assure mercredi que ce choix laissera des traces au sein de la gauche.

« Ce nouveau déni de démocratie, cette nouvelle escalade autoritaire, est le reflet des difficultés d’un Parti socialiste qui part en capilotade. C’est l’aveu de faiblesse », analyse Maurice Ulrich dans L’Humanité.

« Le divorce est consommé », relève Laurent Bodin, pour l’Alsace. « Les prochains mois vont être longs jusqu’à l’élection présidentielle, avec un gouvernement qui, comme la majorité, semble au bord de l’implosion. La loi travail laissera des traces au sein de la gauche », assure l’éditorialiste. 

Manuel Valls a déclenché une deuxième fois l’arme constitutionnelle du 49-3 mardi pour forcer l’adoption du projet de loi travail à l’Assemblée, sur fond de fractures à gauche et d’une mobilisation sociale en recul.

« La majorité ressort en miettes d’une bataille politique et sociale longue de cinq mois », écrit en une Le Figaro dont l’éditorialiste, Gaëtan de Capèle, regrette le « temps et l’énergie perdus ».

En tout cas c’est « un nouvel épisode dramatique », pour la gauche, renchérit Isabelle Ficek, des Echos.

« Un caillou dans la chaussure de l’action du gouvernement », prévient dans La Nouvelle République du Centre-Ouest, Olivier Pirot pour qui « ce projet de loi a particulièrement fracturé le pays ».

– ‘Le feu a repris’ – 

Matthieu Verrier, de la Voix du Nord, assure que « le feu a repris de plus belle dans la maison socialiste ». Et le pyromane pour Jean Levallois, de la Presse de la Manche, se nomme Manuel Valls qui « a engagé une sorte de lutte finale avec une partie de sa majorité. Ce qui n’est jamais une bonne manière ».

Le Premier ministre « a tiré la conclusion que tout débat serait inutile, la conciliation impossible », explique Bernard Stéphan, dans la Montagne.

Jean-Marcel Bouguereau, de La République des Pyrénées, reconnaît « une ambiance tendue » où chacun, au PS « essaie de sauver sa peau ». « Un fait est certain: rarement, à dix mois d’une présidentielle, le pouvoir en place n’aura été si contesté », note Yann Marec, du Midi Libre.

Guillaume Goubert, dans La Croix, estime que le « PS est désormais un astre mort (…) incapable de dégager une volonté commune. »

En fin de compte, on se souviendra sans doute que la loi travail « fut l’occasion de sortir l’artillerie politicienne lourde. Et malheureusement pas celle de remettre totalement – et calmement – à plat un Code du travail pourtant poussiéreux. Et c’est bien dommage », regrette Christophe Bonnefoy, du Journal de la Haute-Marne.

Des députés quittent l'Assemblée nationale lors du discours du Premier ministre Manuel Valls engageant le 49-3 sur la loi travail, le 5 juillet 2016. © AFP

© AFP Thomas SAMSON
Des députés quittent l’Assemblée nationale lors du discours du Premier ministre Manuel Valls engageant le 49-3 sur la loi travail, le 5 juillet 2016

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