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54 personnes sur le 4e vol de continuité territoriale

Selon le ministère des Outre-mer, « entre 70 et 80 personnes » sont sur le vol Air Tahiti Nui en provenance de Paris et attendu ce dimanche soir à Tahiti. C’est effectivement ce qui était prévu, mais plusieurs personnes n’ont pas pu embarquer comme prévu. Il n’y a que 54 passagers sur le vol, chiffre confirmé cet après-midi par le Haut-commissariat.

D’après des informations recueillies à Paris, les « 70 à 80 personnes » annoncées par le ministère des Outre-mer (c’est sur son budget qu’est financée la continuité territoriale) n’ont pas toutes pu embarquer sur ce vol parti dimanche matin de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. Au final, il ne seraient qu’une grosse cinquantaine, dont 9 évasanés en fin de traitement. À leur arrivée, ils seront confinés 14 jours dans les structures prévues par le Pays.

En cause, le court délai qui a été donné à certains : ils ont été appelés après l’intervention du président du Pays devant les caméras de télévision, jeudi après-midi. Des appels reçus le 8 mai, jour férié, ce qui a compliqué la réalisation des tests de dépistage obligatoire. Certains candidats au voyage se sont fait tester dans un hôpital de la banlieue sud de Paris, qui a eu un imprévu et n’a rendu certains résultats que deux heures après le décollage. D’autres, trop éloignés de Paris pour se rendre à l’aéroport à temps, ont du décliner l’offre.

Il semble également que la liste des passagers ait été modifiée samedi. Ainsi, un passager à mobilité réduite, hébergé en Normandie et qui avait racheté un billet ATN vendredi dès l’appel reçu, s’est présenté à l’embarquement mais a été refoulé, « pour raisons de santé » lui a-t-on dit. Car si les passagers détenteurs de billets retour ATN et Air France peuvent embarquer, ce n’est pas le cas des passagers French bee, qui doivent débourser plus de 90 000 Francs. Dans les deux cas, ces vols de continuité territoriale que beaucoup imaginent gratuits (puisque déjà payés via la convention de l’État) valorisent en réalité chacun des sièges comme le ferait n’importe quel agent de voyage.

Une jeune femme enceinte de 6 mois a également fait partie des passagers prévus puis refoulés. En théorie, il ne lui reste plus qu’un mois pour pouvoir embarquer dans son état sur un vol international.

Autre « couac » que n’ont pas manqué de noter les passagers, l’absence à l’aéroport de tout représentant de la Délégation de la Polynésie française à Paris. Signe que malgré l’assurance que l’État et le Pays construisent ensemble la liste des passagers, c’est l’État qui a le dernier mot sur l’embarquement. Et si les évasanés du vol précédent avaient pu laisser leurs bagages de soute à la délégation – les soutes sont réservées au fret et les passagers n’ont droit qu’à 3 bagages cabine de 10 kilos chacun -, ce n’est plus le cas, la Délégation ne voulant pas prendre cette responsabilité concernant des personnes qui ne sont pas sous la houlette de la CPS.

Heureusement, disent les témoins, la solidarité polynésienne n’est pas un vain mot. Une Polynésienne qui était venue à l’aéroport, justement pour proposer aux passagers de garder leurs bagages, a également pris en charge, chez elle, le passager PMR qui n’a pas pu partir.

Pour rappel, 647 résidents polynésiens et 351 étudiants étaient recensés comme candidats au retour, selon Édouard Fritch qui s’est exprimé jeudi.

Contrairement aux précédents vols, les autorités de l’État et du Pays n’ont pas convié les médias à l’arrivée de celui-ci. Selon un communiqué du Haut-commissariat, l’appareil avait dans ses soutes près de 15 tonnes de fret pour un volume de 120 m3 dont 42 m3 de matériel médical (masques, gel hydro-alcoolique, etc…), 28 m3 de fret postal et 50m3 des produits pharmaceutiques.

Le prochain vol est programmé pour le 20 mai.

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1 Commentaire

  1. L'Abeille
    11 mai 2020 à 7h38 — Répondre

    Cela mis à part, quand quitte -t-on le régime « Pinochet » pour revenir à un régime démocratique plus en accord avec les us et coutumes locaux ?

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