ACTUS LOCALESPOLITIQUESANTÉ

70% à 80% de vaccinés : Sébastien Lecornu veut une « protection suffisante » avant de rouvrir

En visite au centre de vaccination de Pirae, le ministre des Outre-mer a une nouvelle fois expliqué qu’il fallait « accélérer la vaccination » pour pouvoir reprendre au plutôt « une vie normale » et rouvrir entièrement le pays. Un total de 300 000 doses doivent être livrées d’ici juillet. Reste à mobiliser les Polynésiens, appuie Sébastien Lecornu.

C’est à Pirae que Sébastien Lecornu avait pris le premier rendez-vous de sa visite de huit jours en Polynésie. Après l’expérience du protocole d’accueil des voyageurs à l’aéroport hier soir, il s’agissait de rester sur la thématique sanitaire, avec le centre de vaccination de la commune du tavana-président Édouard Fritch. Entre la salle d’attente, pas particulièrement bondée ce vendredi après-midi et la salle de consultation, le ministre a répété que le premier objectif de la Polynésie doit être d’atteindre « un niveau de protection suffisant » contre le Covid. Si Dominique Sorain ou Édouard Fritch avait surtout fait de la situation sanitaire extérieure le critère de référence pour une réouverture plus large du pays, Sébastien Lecornu, lui, insiste donc sur le taux de vaccination des Polynésiens.

Encore 45% de la population à convaincre

Le « niveau satisfaisant » de vaccination, le responsable parisien le chiffrait hier, à l’aéroport à « 75 à 80 % » de la population. Jacques Raynal, à ses côtés aujourd’hui, parle « d’au moins 70% ». Un taux à apprécier sur la « population cible », à savoir les « plus de 14 ans » précise le ministre de la Santé, et sur Tahiti et Moorea, où se concentrent les trois quarts des Polynésiens. Les derniers chiffres de la plateforme Covid indiquent que le taux de vaccination des adultes (plus de 18 ans) dépasse tout juste les 15% ce vendredi, avec 10% supplémentaires en attente d’une seconde injection. Les taux aux îles du Vent sont légèrement plus élevés mais celui des plus jeunes est beaucoup plus bas. « On n’y est pas encore », reconnaît Sébastien Lecornu qui insiste : « le débat sur la réouverture, c’est le débat sur le rythme de vaccination ».

300 000 doses d’ici juillet

Mais alors quand ? Sans accélération, ce niveau de protection ne serait atteint qu’au mois d’août, avait précisé l’élu à son arrivée. Mais Sébastien Lecornu l’a répété : « il faut accélérer la vaccination pour pouvoir reprendre une vie normale ». Accélérer, les autorités en parlent depuis des semaines, mais la cadence semble aujourd’hui avoir atteint un plafond. Pas à cause des livraisons, insiste le ministre : « plus de 113 000 doses ont été livrées, on sera à 300 000 d’ici le mois de juillet« . Les moyens humains ne sont pas non plus en cause : « Il y a une mobilisation remarquable, et il faut remercier toutes les personnes, soignants et autres, qui sont mobilisés ». Le défi majeur, c’est de convaincre la population de venir se faire vacciner.

Du retard dû aux doutes « pas fondés »

Car si au centre de vaccination de Pirae, on se plaît à dire, devant le ministre et les caméras, « qu’on ne manque pas de volontaires », beaucoup craignent qu’ils se fassent plus rares d’ici quelques semaines. Dans les faits, la majorité des personnes à risque et âgées ont déjà été vaccinées au fenua, et la pression est déjà moins forte dans les centres et les vaccinodromes. Les autorités n’observent pas encore une désaffection au point de vider les centres – dont certains sont tout de même plus que fluides à certains horaires ou les veilles de weekend – mais assez pour que le ministre des Outre-mer insiste une nouvelle fois sur la nécessité de se faire vacciner. « Ce qui me fait un peu de peine, c’est qu’on prend parfois un peu de retard parce qu’on a parfois des doutes qui ne sont pas fondés ». Le discours s’adresse donc aux sceptiques – « il faut tordre le coup aux contre-vérités » qui circulent sur le sujet – mais surtout aux indifférents : « la vraie protection c’est la vaccination », appuie le responsable, lui même vacciné avec Pfizer. « On pourrait se dire « plus de 50% de la population est protégée (avec les anciens contaminés, ndr), et je peux faire partie de ceux qui ne le sont pas », explique-t-il. C’est malheureusement une erreur : le virus évolue, certains variants attaquent la capacité immunitaire et la vaccination est la réponse que l’on peut apporter à tout le monde ».

Article précedent

Colis postaux : des retards bien plus importants que prévu

Article suivant

Brevets, exports... Bras de fer entre l'Europe et les États-Unis sur les vaccins

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

70% à 80% de vaccinés : Sébastien Lecornu veut une « protection suffisante » avant de rouvrir