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90.000 personnes pour la sécurité de l'Euro 2016, un dispositif "exceptionnel"

Paris (AFP) – A « événement exceptionnel » dans un contexte « exceptionnel » de menace terroriste, « dispositif exceptionnel »: plus de 90.000 policiers, gendarmes et agents privés assureront la sécurité lors de l’Euro de football, a annoncé mercredi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. 

« La France doit demeurer la France »: le ministre, solennel, a donné d’emblée le ton pour situer l’enjeu de l’Euro de football 2016 qui se tiendra en France du 10 juin au 10 juillet.

Il était entouré, dans son ministère, de son homologue de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner, du président du comité d’organisation Jacques Lambert, et de Gaël Perdriau, pour le club des villes de l’Euro qui, tous, ont souligné la « coproduction » inédite de sa sécurité entre plusieurs partenaires.

Entre climat social, ratés survenus samedi au Stade de France (foules agglutinées aux portes, fumigènes introduits malgré les fouilles), hooliganisme et surtout terrorisme, l’exercice n’est pas facile.

« Personne ne nous empêchera, et surtout pas les terroristes, de vivre normalement, de continuer à célébrer les valeurs de fraternité et de partage qui sont celles du sport », a assuré Bernard Cazeneuve avant d’entrer dans le détail des mesures. 

« Plus de 77.000 » policiers et gendarmes, 13.000 agents de sécurité privée, une partie des 10.000 soldats de l’opération Sentinelle – versant militaire de Vigipirate – et 1.000 secouristes bénévoles seront ainsi mobilisés. 

Soit 90.000 personnes, selon lui, « un tout petit peu plus que la capacité d’accueil du Stade de France ».

Pour le reste, il a rappelé, comme M. Lambert après lui, le « rôle de chacun ». 

A l’intérieur des stades et dans les hôtels, la sécurité incombe à l’organisateur (Euro 2016 SAS) et est un « enjeu crucial », selon eux. Celle des fan-zones – qu’il n’est pas question de supprimer, selon le ministre de l’Intérieur comme le demandent des voix dans l’opposition – est confiée aux collectivités locales.

Avec policiers et gendarmes en nombre en « protection périphérique » et pouvant intervenir à l’intérieur si des incidents surviennent.

Palpations, fouilles, contrôles, même des drones sur lesquels il n’en diront pas plus: rien n’est laissé au hasard, estiment les « coproducteurs » de l’Euro.

– Fumigènes dans des sandwiches –

Pas de retransmission de matches dans des espaces publics non sécurisés, a prévenu M. Cazeneuve. Et, d’ailleurs, les fan-zones permettront justement de canaliser les supporteurs, selon lui.

Les unités d’élite de la police et de la gendarmerie, Raid et GIGN, seront engagées aux abords des événements. Et pour protéger les footballeurs: entre trois et six agents par équipe en permanence, selon M. Lambert.

Le ministre de l’Intérieur a également dit que les contrôles aux frontières sont et seront renforcés. En six mois d’état d’urgence, 35 millions de personnes ont été contrôlées « dans les deux sens » en France, 18.000 refoulées, a-t-il annoncé.

Une cellule d’analyse des risques fonctionnera 24 heures sur 24 pour fournir un « état des menaces », a-t-il également annoncé.

Trente exercices de simulation ont eu lieu pour préparer les forces de l’ordre sur le terrain. Les organisateurs ont affirmé que « chacun a tiré les enseignements de la finale de la Coupe de France samedi », comme l’a dit M. Cazeneuve. 

Selon M. Lambert, des fumigènes ont été introduits … dans des sandwiches, « c’est dire… »

Trois objectifs ont ainsi été fixés, selon les organisateurs de l’Euro: « garantir la fluidité de l’entrée des supporteurs » dans les stades, « fiabiliser les contrôles d’accès » dans ces enceintes et « sécuriser les sorties de match ».

Interrogé sur les éventuelles conséquences du climat social en France sur le bon déroulement et l’accès aux matches, M. Cazeneuve s’est voulu « zen »: « nous faisons face quotidiennement (…) nous sommes en mesure d’assurer la sécurité » de l’Euro « dans (ce) contexte particulier » et avec « nos moyens de droit ».

Un robot destiné à repérer des bombes, le 21 avril 2016 lors d'un exercise d'attaque terroriste au stade Pierre-Mauroy dans la banlieue de Lille. © AFP

© AFP/Archives DENIS CHARLET
Un robot destiné à repérer des bombes, le 21 avril 2016 lors d’un exercise d’attaque terroriste au stade Pierre-Mauroy dans la banlieue de Lille

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