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A Châlons, Macron, pas encore en campagne, fait déjà "rêver" des partisans du "renouveau"

Châlons-en-Champagne (AFP) – Emmanuel Macron a reçu jeudi à Châlons-en-Champagne, lors de sa première sortie publique depuis sa démission du gouvernement, un accueil chaleureux et les encouragements de nombreux sympathisants, l’incitant à « foncer » et à « se présenter pour être président de la République ».

« Vous êtes aujourd’hui, vous êtes demain, vous êtes après-demain ! Vous êtes l’avenir ! », lui déclame un sexagénaire ému en lui serrant la main sur un stand de la foire de Châlons-en-Champagne, plus grand rendez-vous agricole après le Salon de l’Agriculture de Paris.

Malgré près d’une heure de retard, la foule, nombreuse et majoritairement enthousiaste, l’avait accueilli vers 14h aux cris de « Macron, président ! », « Fonce ! », ou « Allez Manu ! ». 

En retrait, deux syndicalistes de la CGT, venus pour le « taquiner un peu », lui avaient eux lancé: « Vous avez le bonjour de Philippe Martinez ! », le dirigeant du syndicat, lui reprochant de n’agir « que pour les riches ».

Attendu à la foire pour participer à une conférence économique organisée par le Medef, le dirigeant du mouvement « En marche! » est arrivé quelques heures après l’ex-Premier ministre François Fillon. Les deux favoris pour la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, étaient aussi venus au chevet des agriculteurs cette semaine.

Sous les flashes des photographes, refusant de commenter les attaques à peine voilées de Manuel Valls après sa démission, l’ex-ministre de l’Economie assure qu’il n’est pas là « pour répondre à des commentaires ou à des petites phrases » mais « pour pouvoir écouter la vraie vie des vrais gens ».

L’objectif de cette rencontre avec le monde rural est pour lui de « comprendre le pays » pour « essayer de rassembler » et pouvoir « demain efficacement proposer ». « C’est cette phase d’immersion que je vais faire sans filtre », explique-t-il.

« Les commentaires, je les laisse aux commentateurs. L’agressivité des commentaires traduit sans doute une forme de panique ou d’alacrité, (…) pour ma part je suis extrêmement apaisé », ajoutera-t-il à la fin de sa visite.

Serrant des dizaines de mains et se prêtant au jeu des selfies, l’ancien ministre prend le temps d’échanger avec les visiteurs, sur des sujets aussi variés que la politique européenne, les retraites ou l’agriculture.

Interrogé sur ses ambitions avant la présidentielle de 2017, il préfère botter en touche: « ce n’est pas le bon moment », sourit-il.

– « Il faut que ça suive » –

Objet de curiosité pour les uns, personnalité « crédible » source de « renouveau » pour les autres, qu’ils soient « de droite » ou « de gauche », Emmanuel Macron suscite l’emballement dans les allées du parc des expositions. Un accueil qui lui fait « chaud au coeur ».

« Qu’il fonce ! Qu’il n’hésite pas à se présenter pour être président de la République. C’est quelqu’un qui peut redonner envie à des jeunes comme nous de s’impliquer. En 2017 on ne voulait pas aller voter, mais si Macron est candidat on fera un effort », confie Sabrina, Rémoise de 33 ans venue « exprès » pour le voir. 

Certains expriment cependant quelques réserves, comme Jean-Pierre, 68 ans, qui le trouve « un peu trop jeune » et « pas assez expérimenté ». « Il a des ambitions c’est vrai, mais il faut que ça suive », estime-t-il, n’y croyant « pas trop encore ».

Au détour d’un stand, un homme refuse de lui serrer la main, lui reprochant son inefficacité: « vous ne faites rien, pas plus vous que la droite, tous pareil! ». Gardant son calme, Emmanuel Macron rétorque qu’on « peut ne pas être d’accord, mais être poli, c’est bien, et ça aide à progresser dans la vie ».

« Je suis là au contact, en immersion, mais il n’y a pas encore de campagne », répète Emmanuel Macron à la foule de journalistes. « J’ai le droit d’être le maître des horloges, de faire les choses en bon ordre, avec méthode et responsabilité », affirme-t-il ensuite.

« Présentez-vous, présentez-vous ! Je suis adhérente du Parti socialiste, j’ai pas envie d’aller voter en 2017, sauf s’il y a quelqu’un comme vous ! », le presse une sympathisante euphorique, criant encore: « Faites-nous rêver! »

L'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron (C), le 1er septembre 2016 à Châlons-en-Champagne. © AFP

© AFP FRANCOIS NASCIMBENI
L’ex-ministre de l’Economie Emmanuel Macron (C), le 1er septembre 2016 à Châlons-en-Champagne

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