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A la barre, l’acharnement contre Moearii

Les auteurs de la bagarre générale qui avait coûté la vie à un jeune homme de 22 ans en juillet 2014 à Papara sont jugés pendant toute la semaine par la cour d’assises de Papeete. Six accusés risquent 20 ans de réclusion criminelle pour « violences commises en réunion ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Tous ont désigné l’un de leurs co-accusés comme étant « le plus violent ».

C’est un procès difficile qui s’est ouvert lundi matin et pour une semaine à la cour d’assises de Papeete. Les jurés vont examiner pendant cinq jours d’audience les détails du drame qui a coûté la vie au jeune Moearii, âgé de 22 ans, en juillet 2014 à Papara. Une grande partie de la famille de la victime a fait le déplacement lundi matin au palais de justice. Et malgré l’apparent calme, une ambiance tendue régnait dans la salle entre le frère de la victime, Enoha, lui aussi blessé dans la bagarre, et les six accusés. Des accusés qui comparaissent libres, mais sous contrôle judiciaire ou bracelet électronique, après plusieurs mois de détention provisoire. Tous avaient été envoyés à Nuutania, deux jours après la bagarre.

Lundi matin, la présidente de la cour d’assises a donné lecture du compte-rendu d’enquête sur la rixe qui a éclaté le jour du drame. Moearii et Enoha étaient venus réclamer l’enceinte « Bose » volée à une amie. Une dizaine de jeunes du quartier Afarerii les avaient alors pris en chasse, lançant des cailloux, des bouteilles et faisant des croches pieds pour retenir les deux victimes. S’en était suivi un déchainement de violences. Moearii avait été frappé à coups de poings, de pieds et même de barre de fer. Il était décédé une heure après l’arrivée des secours d’un « traumatisme crânien encéphalique sévère » et d’un « écoulement sanguin dans la trachée et les bronches ». Le jeune homme s’était noyé dans son sang.

Durant l’enquête, les six accusés, trois frères, Pascal, Teddy et Tupunarii Aai, Raoul Hoarau, Matahi Poetai et Amire Teuahau , avaient tous reconnus avoir porté des coups à la victime alors qu’elle était déjà à terre et inconsciente. Cinq d’entres eux avaient également déjà désigné Raoul Hoarau comme le plus violent. « Il s’est acharné », « Il l’a achevé en lui marchant sur la tête », « Raoul a dit qu’il fallait le finir », avaient déclaré les accusés aux enquêteurs. Raoul Hoarau avait reconnu les coups de pieds donnés à Moearii jusqu’à ce que quelqu’un l’arrête. Il voulait « enfoncer sa tête dans le sol ». Il était « enragé et voulait se venger ».

Lundi matin, devant la cour, les six accusés ont confirmé leurs déclarations avant de demander pardon « franchement » à la famille des victimes. L’enjeu de ce procès, qui se déroule sur une semaine, est de déterminer l’implication de chacun des accusés dans la mort de Moearii. Ils encourent 20 ans de réclusion criminelle pour « violences commises en réunion ayant entrainé la mort sans intention de la donner ».

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