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A Londres, Macron exhorte à revenir entreprendre en France

Londres (AFP) – « Retrouver une culture du succès »: Emmanuel Macron a tenté mardi de séduire les Français résidant outre-Manche et de les inciter à venir entreprendre en France, lors d’un meeting à Londres devant plusieurs milliers de personnes.

Le candidat d’En Marche! à la présidentielle, qui avait rencontré plus tôt dans la journée la Première ministre britannique Theresa May, a tenu meeting en fin de journée dans l’imposant Central Hall Westminster, une salle d’architecture baroque située près du parlement britannique.

Acclamé à son arrivée, Emmanuel Macron a exprimé devant plus de 2.000 personnes sa volonté d' »attirer de la valeur ajoutée, des talents » en convainquant certains des 300.000 Français vivant au Royaume-Uni, dont une majorité à Londres, de « revenir entreprendre, faire en France, innover, chercher, enseigner ».

« Je veux que l’on soit un pays où l’on peut faire tout cela », a-t-il dit. En France, « on n’a pas le droit d’échouer, mais pas le droit de réussir trop bien », a-t-il poursuivi, devant un public comptant des entrepreneurs et de nombreux employés de la finance.

« Il faut aimer le succès », ou alors les Français vont « le chercher ailleurs », a-t-il regretté, fustigeant le « système fiscal » français et la « peur de l’échec » propre selon lui à la France.

Taclant à plusieurs reprises le candidat LR François Fillon, Emmanuel Macron a évoqué « l’argent qu'(il) a (lui-même) gagné » avant de se lancer en politique. « Je vous rassure, c’est moi qui l’ai gagné. J’avais un travail, ça semble affreux… », a-t-il ironisé.

Dans la salle figuraient notamment le footballeur Yohan Cabaye et le député du parti libéral-démocrate (centre) Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre.

S’exprimant sans pupitre près d’une heure et demie durant, le candidat a aussi adressé quelques piques au socialiste Benoît Hamon et à son projet de revenu universel.

Citant sa visite dans le Nord de la France, Emmanuel Macron a estimé que les chômeurs ne « demandent pas un revenu universel, ils veulent un travail ».

– ‘Brexit juste »- 

Selon deux sondages publiés mardi, Emmanuel Macron arrive soit en deuxième position des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, ex aequo avec François Fillon, soit troisième derrière ce dernier.

Le candidat d’En Marche! a rencontré en début d’après-midi Theresa May au 10, Downing Street, pour évoquer notamment la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

A l’issue de l’entretien, il a affirmé en anglais avoir exprimé à Mme May sa « volonté d’aboutir à un Brexit juste », tout « en protégeant les intérêts des Français et des Européens ».

« Nous avons parlé de lutte contre le terrorisme, de défense, qui sont des sujets très structurants pour notre pays », a ajouté en français M. Macron, premier candidat à la présidentielle française reçu par Mme May.

Un porte-parole de Downing Street a expliqué que cette rencontre avait été organisée à la demande de M. Macron et qu’il n’était pas inhabituel qu’un dirigeant britannique reçoive un candidat français, citant Nicolas Sarkozy reçu par Tony Blair en 2007.

– ‘Je veux les banques, les talents’ –

M. Macron a affirmé que son programme, qu’il doit publier la semaine prochaine, allait contribuer au succès de la France « dans ce nouveau monde » qui implique le Brexit.

« Dans mon programme, vous aurez une série d’initiatives pour attirer les gens de talent dans la recherche, et dans de nombreux autres domaines », a-t-il dit, repassant à l’anglais.

« Je veux les banques, les talents, les chercheurs, etc. », a-t-il ajouté, laissant présager de son discours très ciblé sur les entrepreneurs.

« Cela fera partie de mon programme de les attirer », en particulier ceux qui sont actuellement au Royaume-Uni, a-t-il insisté, dans un appel du pied à la communauté française.

« Je veux les convaincre que la France change (…) qu’ils auront l’opportunité de revenir en France dans les prochaines années et d’y rencontrer le succès ».

Interrogé sur un possible rapprochement avec le président du Modem François Bayrou, il a dit ne pas vouloir répondre « à des questions de politique française ».

M. Bayrou doit faire une déclaration à la presse mercredi après-midi et les spéculations vont bon train sur ce qu’il pourrait annoncer: nouvelle candidature à la présidentielle ou soutien à un candidat en lice.

Gérard Collomb, maire PS de Lyon et proche d’Emmanuel Macron, a dit mardi espérer le soutien de M. Bayrou à son candidat pour éviter « le risque » d’une victoire de Marine Le Pen.

Emmanuel Macron lors de son meeting électoral à Londres, le 21 février 2017. © AFP

© AFP Daniel LEAL-OLIVAS
Emmanuel Macron lors de son meeting électoral à Londres, le 21 février 2017

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