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A Strasbourg, Macron présente ses pistes pour répondre au "malaise démocratique"

Strasbourg (AFP) – Emmanuel Macron a présenté mardi à Strasbourg ses « pistes pour répondre au malaise démocratique », parmi lesquelles l’introduction d’une dose de proportionnelle, un compte-rendu de mandat annuel du président, ou la dévolution au secteur privé ou associatif de « la gestion de certains grands risques ».

L’ancien ministre de l’Economie, qui a d’abord exposé ces pistes de réflexion auprès de la presse, devait les développer dans la soirée devant ses partisans du mouvement En marche!, au cours d’un meeting au Palais des Congrès de Strasbourg.

Ce meeting est le premier d’une série de trois devant permettre à l’ancien ministre de présenter son « diagnostic » de la France. « Ce soir, je m’exprimerai sur le thème de la +vie engagée+, au Mans (le 11, ndlr) sur la vie quotidienne, les sujets économiques et sociaux, et puis à Montpellier (le 18, ndlr) sur les sujets de la vie ensemble (…), l’intégration ».

S’appuyant sur les remontées de terrain de ses « marcheurs » et sur la contribution de nombreux experts, M. Macron a indiqué avoir identifié trois « causes profondes » du malaise démocratique, desquelles découlent des « idées (…) sur lesquelles nous allons élaborer dans les prochaines semaines ».

Premier axe: la démocratie est « rejetée », « c’est le sujet de la « représentation et de l’association des citoyens à la vie politique ». Pour répondre aux doutes sur la représentativité des élus, M. Macron propose l’introduction d’une dose de proportionnelle, car « on ne règle pas les extrêmes, la difficulté démocratique que pose par exemple la présence du Front national dans la représentation de notre pays, en l’excluant. Au contraire, on les renforce ».

M. Macron souhaite ensuite réfléchir à aller « au-delà de ce qui a été fait au cours de ce mandat » concernant la limitation des mandats.

Deuxième sujet, celui de la « responsabilité » des élus devant les citoyens. Pour M. Macron, c’est avant tout un problème de « pratique » politique, et non de norme, même s’il ne « ferme pas le débat » quant à d’éventuels changements constitutionnels.

L’essentiel, c’est la « clarté de l’engagement initial », avec un engagement sur « dix ou douze » orientation phares. « Plus personne ne pense qu’on engage sa responsabilité sur quatre livres, 200 propositions ou 1.000 pages », a raillé M. Macron en fustigeant également le système des primaires, qui conduit les candidats à empiler des propositions « contradictoires ».

Il souhaite que sur cette base « un compte rendu (soit) fait par le président de la République à une commission de citoyens sur la mise en oeuvre de ses engagements », « la commission étant aidée par la Cour des comptes ».

Il envisage également d' »aller plus loin sur l’exercice des commissions d’enquête et des commissions parlementaires », et de soumettre les futurs ministres à un grand oral devant le parlement, avant leur nomination. Il souhaite en outre que « l’on s’intéresse à la situation pénale et au casier judiciaire des ministres » car « il n’est pas normal qu’ils n’aient pas les mêmes contraintes que certains fonctionnaires ».

Troisième axe, « celui de l’efficacité ». M. Macron veut marcher sur les traces de Michel Rocard, en promouvant « un vrai principe d’autonomie et de déconcentration », et en confortant la « décentralisation ».

Il veut enfin « ouvrir une voie de dévolution en direction de la société civile ». « Sur des actions clés de notre société », « par exemple sur la gestion de certains grands risques », « il y a des choses qu’on peut remettre au secteur privé, à des associations », a-t-il souligné.

L'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron (c), le 4 octobre 2016 à Strasbourg. © AFP

© AFP PATRICK HERTZOG
L’ex-ministre de l’Economie Emmanuel Macron (c), le 4 octobre 2016 à Strasbourg

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