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A une semaine de son investiture, Trump encourage ses ministres à s'exprimer librement

Washington (AFP) – A une semaine de son entrée à la Maison Blanche, Donald Trump a encouragé vendredi ses ministres à s’exprimer librement après que ses futurs chefs de la diplomatie et du Pentagone se sont démarqués du président élu en matière de politique étrangère.

Dans l’un de ses tweets matinaux dont il est coutumier, mais au ton cette fois apaisé, le 45e président des Etats-Unis, qui sera investi le 20 janvier, s’est félicité que « tous les membres de (son) cabinet donnent une excellente impression et fassent du bon boulot ».

« Je veux qu’ils restent eux-mêmes et qu’ils expriment leurs propres points de vue, pas les miens! », a assuré Donald Trump, d’humeur visiblement conciliante.

Les ministres qu’il a choisis pour les porte-feuilles régaliens –Affaires étrangères et Défense– l’ont clairement contredit sur nombre de dossiers stratégiques, lors de leurs auditions cette semaine au Sénat qui doit les confirmer à leurs postes.

Prenant le contre-pied d’un Donald Trump qui veut se rapprocher de Moscou, Rex Tillerson, ex-PDG d’ExxonMobil qui brigue la tête du département d’Etat, et l’ancien général des Marines James Mattis qui ambitionne de diriger le Pentagone, ont tapé à bras raccourcis sur la Russie du président Vladimir Poutine.

Un « danger » pour l’Europe et qui « cherche à casser » l’Otan, ont-ils tonné.

Certes, les membres des gouvernements américains jouissent en général d’une grande latitude, mais les ministres régaliens ont pour mission d’exprimer publiquement et de mettre en musique les options choisies par le commandant en chef.

Les contours de la future politique étrangère de Donald Trump restent encore flous, même si sur la Russie il affiche la couleur depuis des mois: il prône un réchauffement des relations après des années de froid sous l’administration de Barack Obama en raison des conflits en Ukraine et en Syrie.

– Déclarations antirusses –

Il n’empêche que les déclarations étonnamment antirusses de Rex Tillerson, pourtant un proche du président Poutine, sèment le trouble chez des analystes. 

« On a du mal à y voir clair sur la stratégie à moyen ou à long terme de l’administration Trump vis-à-vis de la Russie », critique ainsi Alina Polyakova, dans une note de recherche du centre Atlantic Council. Le prochain président américain « continuera-t-il à soutenir l’Ukraine et comment gèrera-t-il ses relations avec la Russie au Moyen-Orient? », en particulier sur la Syrie, s’interroge l’experte.

D’ailleurs, juste avant de quitter la Maison Blanche le 20 janvier, le vice-président Joe Biden se rendra à Kiev pour exprimer le « soutien des Etats-Unis (…) pour l’indépendance, le développement démocratique, la prospérité et la sécurité de l’Ukraine », a annoncé jeudi l’exécutif américain.

Devant les commissions du Sénat qui doivent décider de leur confirmation, MM. Tillerson et Mattis ont également fait entendre leur différence sur pléthore de sujets sur lesquels M. Trump avait pris des positions parfois extrêmes.

Les deux ministres pressentis ont ainsi contredit leur président sur l’accord sur le nucléaire iranien, la lutte contre la prolifération nucléaire, le changement climatique ou encore la capitale d’Israël.

Ils sont en revanche sur la même ligne de fermeté à l’égard de la Chine, en particulier sur la question de la militarisation par Pékin d’îles disputées en mer de Chine méridionale. Des propos jugés menaçants de M. Tillerson ont été dénoncés vendredi par la presse d’Etat chinoise qui a évoqué un risque d' »affrontement militaire ».

A tout juste une semaine de sa prestation de serment, Donald Trump est également à couteaux tirés avec les services de renseignements américains et certains médias qu’il accuse d’incompétence, de déloyauté et de propager des fausses informations.

Il a ainsi montré du doigt les services secrets, sur lesquels il aura la main dans quelques jours, pour être à l’origine selon lui de la révélation par le site BuzzFeed et la chaîne CNN d’un rapport non vérifié évoquant ses liens présumés de longue date avec la Russie et d’autres informations compromettantes, dont une vidéo à caractère sexuel.

Le directeur du renseignement James Clapper a assuré au prochain président que ses services n’étaient pas à l’origine de ce document, ni de sa diffusion.

Le président américain élu Donald Trump lors d'une conférence de presse, le 11 janvier 2016 à New York. © AFP

© AFP/Archives TIMOTHY A. CLARY
Le président américain élu Donald Trump lors d’une conférence de presse, le 11 janvier 2016 à New York

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