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Accusé d’assassinat aux assises : « C’était lui ou moi »

L’homme accusé d’avoir écrasé l’amant de sa compagne en décembre 2014 à Tipaerui est jugé mardi et mercredi devant la cour d’assises de Papeete. Le procès doit s’étaler sur deux jours, la première journée était consacrée au profil de l’accusé. Un homme décrit comme calme et sympathique, mais tout de même dépressif avec trois tentatives de suicide à son actif.

Les débats de la première journée du procès d’André Ahuroa, 41 ans, ont principalement porté sur sa personnalité. Cet ancien caporal chef au RIMaP-P de Arue est accusé d’avoir prémédité et donner la mort à l’amant de sa compagne en l’écrasant et en le trainant sur 50 mètres. Mardi matin, quatre témoins ont été appelés à la barre par la défense pour évoquer le comportement de l’accusé. L’homme était jusqu’à présent inconnu de la justice. Après avoir passé près de 10 ans dans l’armée, il s’est rapidement réinséré dans une entreprise privée où son patron l’a dépeint comme un employé modèle. André a été décrit comme quelqu’un de calme, travailleur et toujours près à aider les autres. « Il n’a jamais un mot plus haut que l’autre, on est souvent sorti ensemble et tout s’est toujours bien passé, je me sens en sécurité avec lui », a affirmé l’un de ses amis devant les jurés.

Un homme dépressif et suicidaire

En faisant le déroulé de la vie de l’accusé, la présidente de la cour d’assises a indiqué qu’il avait déjà fait trois tentatives de suicide, suite auxquelles il avait été interné. De son côté, l’expert psychologue a décelé « une intolérance aux situations de séparation ». C’est en effet suite à des ruptures que l’accusé a tenté de mettre fin à ses jours. Sa compagne au moment des faits a illustré ce propos en racontant que l’accusé « avait pris sur lui » en apprenant la liaison et comment quelques jours plus tard il avait détruit la voiture en s’apercevant que l’histoire n’était pas terminé. « Il buvait dans son coin, je l’entendais pleurer parfois », a indiqué la jeune femme devant les jurés de la cour d’assises. Pour l’expert, c’est l’alcool qui a désinhibé l’accusé associé à sa rancœur. De son côté, l’accusé s’est difficilement expliqué sur son acte. « C’était lui ou moi, parce que je voulais me pendre ou boire du poison, j’ai choisi que c’était lui », a affirmé l’homme devant la cour d’assises. Mais l’accusé a insisté sur le fait qu’il n’avait pas prémédité son acte, « c’est à la milli-seconde où je l’ai vu et là je l’ai fait ».

La journée de mercredi sera consacrée aux faits et à l’audition des témoins. L’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

© Radio 1

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