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Adieu le Famas, l'armée française adopte le fusil d'assaut allemand HK 416

Paris (AFP) – L’armée française tourne une page: elle va doter ses soldats de fusils d’assaut allemands HK 416 pour remplacer ses célèbres Famas, conçus au début des années 70 et fabriqués pendant trois décennies à Saint-Etienne.

Utilisé du désert du Mali aux rues de Paris, où il équipe les militaires de l’opération Sentinelle, le Famas – pour Fusil d’assaut de la Manufacture d’armes de Saint-Etienne – vit ses derniers jours.

Dès l’année prochaine, il sera progressivement remplacé par un fusil d’assaut allemand, le HK 416, fabriqué par le groupement Heckler et Koch. Tout un symbole, puisque depuis toujours les soldats français tiraient « français ». 

Ce choix, attendu depuis quelques semaines, a été officialisé vendredi soir par la direction générale de l’armement (DGA). 

Pour remplacer le Famas, « une mise en concurrence à l’échelle européenne a permis de retenir cinq propositions qui ont été évaluées par la DGA, en liaison avec les armées » et « le fusil d’assaut retenu est le HK 416 F », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Déjà fabriqué à 60.000 exemplaires, ce fusil est notamment utilisé par l’armée norvégienne, ainsi qu’au sein des forces spéciales et de l’armée de l’air françaises.

« Ce fusil, au calibre Otan de 5,56 mm, possède la capacité de tirer les grenades à fusil et peut recevoir un lance-grenades de 40 mm pour augmenter sa puissance de feu », précise la DGA.

Le montant du contrat, non précisé, serait de quelque 300 millions d’euros, selon la presse. Il porte sur l’achat de plus de 100.000 armes, accessoires et munitions, avec des livraisons qui s’échelonneront sur une dizaine d’années, à partir de 2017.

– « Le Clairon » –

Le fusil allemand était en concurrence avec l’ARX160 de l’italien Beretta et le MCX du germano-suisse Sig Sauer ainsi qu’avec le VHS2 du croate HS Produkt et le Scar du belge FN Herstal.

Pas d’entreprises françaises sur les rangs, ont déploré ces derniers mois des tenants du patriotisme économique, Arnaud Montebourg en tête.

En déplacement dans une usine d’armement à Mulhouse, en juin, l’ancien ministre de l’Economie avait ainsi lancé un « appel » au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian pour que les « armes utilisées par les armées françaises et nos forces de police, soient fabriquées en France ».

« Comment se fait-il que le successeur du Famas, dont le nom à lui-même raisonne dans toute l’histoire de la mécanique française » soit « importé de l’étranger ? », s’était ému M. Montebourg.

Les députés Philippe Meunier (Les Républicains) et le communiste Jean-Jacques Candelier avaient eux aussi déploré fin 2015 que les critères fixés par l’appel d’offres (un chiffre d’affaires annuel supérieur à 80 millions d’euros depuis plus de trois ans) excluaient « de fait, toute solution nationale ».

Mais pour M. Le Drian, il n’existait plus en France d’entreprises françaises capables de produire ce type d’armement. La manufacture d’armes de Saint-Etienne, un temps reprise par Giat industries, a définitivement fermé en 2001.

Baptisé le « clairon », en raison de sa forme assez peu conventionnelle et utilisé par les troupes françaises pendant près de quarante ans, le Famas ne s’est en revanche quasiment jamais exporté. Trop cher, trop sophistiqué face à la simplicité à petit prix de la kalachnikov, qui a conquis le monde.

Pas de regrets à avoir pour la direction de l’armement, selon laquelle « ce marché contribue à renforcer les solides liens entre l’Allemagne et la France dans la Défense et dans l’industrie de l’armement en particulier ».

Un soldat français armé d'un FAMAS le 24 Novembre 2015 dansn le quartier de La Défense à Paris. © AFP

© AFP/Archives KENZO TRIBOUILLARD
Un soldat français armé d’un FAMAS le 24 Novembre 2015 dansn le quartier de La Défense à Paris

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