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Air France: la direction tente de déminer et propose la reprise des négociations

Paris (AFP) – Au septième et dernier jour d’une coûteuse grève des hôtesses et stewards, la direction d’Air France a proposé mardi de reprendre fin août les négociations sur le futur accord d’entreprise, prolongeant l’actuel de quelques mois pour permettre des discussions « sereines ».

Dans un courrier aux syndicats dont l’AFP a obtenu copie, la direction invite ces derniers à reprendre le dialogue à partir du 24 août et sur un format différent.

Ces discussions seraient scindées en deux, l’une portant sur « un accord collectif à durée indéterminée » sur les carrières et certaines règles de rémunération et l’autre sur les « autres règles » qui « continueraient de relever d’un accord à durée déterminée ».

Pour mener des « négociations sérieuses et sereines », la direction a annoncé aux syndicats le maintien jusqu’en février 2017 de l’accord actuel qui expire fin octobre et fixe les règles de travail, de rémunération et d’avancement des PNC.

Cette invitation a été adressée aux trois organisations syndicales représentatives du personnel navigant commercial (PNC), le SNPNC-FO, l’UNSA-PNC et l’UNAC, dont les deux premières à l’origine de la grève qui prend fin mardi soir.

« On va laisser retomber la pression, nous repartirons donc fin août en espérant que la direction vienne avec de nouvelles intentions », a déclaré à l’AFP Christophe Pillet, du SNPNC-FO. Mais « si on repart sur les mêmes bases, on a montré qu’on était capable d’aller au conflit et la direction doit entendre la colère des salariés », a-t-il ajouté.

De son côté, la secrétaire générale du SNPNC-FO Christelle Auster a exclu, mardi à la mi-journée sur Europe 1, l’éventualité d’une reprise imminente du mouvement de grève, comme l’avaient laissé entendre lundi son syndicat et l’UNSA-PNC, réunis en intersyndicale. Pour elle, la « priorité » est de « parvenir à un accord qui soit acceptable ».

Le texte d’un nouvel accord négocié depuis mi-avril n’ayant été signé par aucun syndicat représentatif, la direction avait proposé de reconduire les règles actuelles pour 17 mois, durée jugée insuffisante par les syndicats, tout comme d’autres mesures proposées concernant notamment la réduction de la composition des équipages.

– Une grève à ’90 millions d’euros’ –

Mardi, le trafic a été conforme aux prévisions annoncées la veille: 100% de ses vols long-courriers, sans limitation de capacité, près de 90% de ses vols intérieurs ainsi que 85%, à Roissy, des vols moyen-courriers.

Air France prévoit un retour à la normale mercredi, à moins, « ponctuellement », « de perturbations de dernière minute (…) pour cette première journée post-grève ».

Dès mardi, l’impact a été sensiblement moindre pour les passagers, selon une source aéroporturaire à Orly, où 26 vols sur 257 ont été annulés. « Il y a même des gens qui ne se présentent pas à l’aéroport alors que leur vol est maintenu. C’est très surprenant », a commenté cette source.

Dans un communiqué, l’intersyndicale SNPNC-FO et UNSA-PNC a reproché à la direction de n’avoir « à aucun moment de ce mouvement de grève de 7 jours, cherché à négocier pour y mettre fin », et de s’être « acharnée à minimiser et pourrir le conflit » en jouant avec les dispositions de la loi, « non pour informer les passagers, mais pour dissuader les PNC de faire grève ».

« Les hôtesses et stewards d’Air France, par leur mobilisation massive, ont envoyé un message à la direction, dont celle-ci va être rapidement obligée de tenir compte », ont prévenu les syndicats en indiquant qu’ils réuniraient leurs instances d’ici à la fin de la semaine pour décider de la suite à donner à leur mouvement.

Le PDG de la compagnie, Frédéric Gagey, s’est défendu à plusieurs reprises d’avoir rompu le dialogue social, assurant avoir « tout fait » pour éviter la grève.

Mardi, il a évalué à environ « 90 millions d’euros » le coût de la grève, dénonçant le « jusqu’au-boutisme » des syndicats. 

Selon la compagnie, en sept jours, 1.400 vols ont été annulés et 180.000 passagers « impactés ».

M. Gagey a déploré les répercussions du conflit sur « les résultats financiers » d’Air France tout en assurant que la compagnie aurait « un résultat d’exploitation positif en 2016 comme en 2015 ».

Un passager se dirige vers un guichet Air France alors que des employés de la compagnie sont en grève contre un plan de restructuration, le 22 octobre 2015 à l'aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône). © AFP

© AFP/Archives BORIS HORVAT
Un passager se dirige vers un guichet Air France alors que des employés de la compagnie sont en grève contre un plan de restructuration, le 22 octobre 2015 à l’aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône)

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