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Allemagne : Helmut Schmidt, « l’éternel chancelier »

PORTRAIT – L’ex dirigeant social-démocrate a été chancelier de 1974 à 1982. Il était resté très écouté dans le pays.

L’ancien chancelier , grande figure de la social-démocratie allemande qui a incarné la « Realpolitik » durant la guerre froide, est mort mardi à 96 ans.

Des rêves d’architecture à l’engagement politique. Né le 23 décembre 1918 dans le port d’Hambourg, Helmut Schmidt a d’abord voulu être architecte. Mais à son retour de la guerre, choqué par la vision d’un pays détruit et affamé, il décide d’embrasser une carrière politique. Il étudie les sciences politiques et l’économie et prend sa carte au SPD.

Le successeur de Willy Brandt. Chancelier en 1974 après la démission de l’autre grande figure de la social-démocratie allemande, Willy Brandt, Helmut Schmidt a été reconduit en 1976 et 1980.

Un Européen convaincu. Schmidt, qui fut envoyé sur les deux fronts durant la guerre en tant qu’appelé et fut brièvement prisonnier de guerre des Britanniques, parlait couramment l’anglais et se posait en fervent défenseur de l’Union européenne. Il a dynamisé le couple franco-allemand, conçu comme un « moteur » de l’Europe et de son intégration. Sa coalition gouvernementale tombe en 1982, après le ralliement de ses partenaires libéraux (FDP) à la CDU d’Helmut Kohl, qui devait lui succéder à la chancellerie.

Soucieux de voir démocratiser ce qui est encore la CEE, Helmut Schmidt favorise l’élection du Parlement européen au suffrage universel, qui devient réalité en 1979. Helmut Schmidt a aussi été le « père », avec l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing, du système monétaire européen (SME).

schmidt VGE

 

Une santé fragile. La santé fragile de ce grand fumeur ne l’a pas empêché de rester actif bien au-delà de l’exercice du pouvoir. Hospitalisé en août pour une déshydratation et opéré en septembre pour un caillot de sang dans une jambe, Helmut Schmidt souffrait d’une infection non définie et n’avait « quasiment plus de résistance », avait indiqué son médecin à un quotidien local.

Un « sage » écouté. Retiré de la vie politique depuis plus de 30 ans, il contribuait encore récemment aux débats politiques et intellectuels de son pays, essaimant les petites phrases drôles ou piquantes. Auteur d’une trentaine d’ouvrages, il a été éditeur (1983) puis directeur (1985-1989) de « Die Zeit », l’un des plus prestigieux hebdomadaires allemands.

 Source : Europe1 avec agences

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