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Apple et le sexe : c’est quoi le problème ?

Pour Apple, le sexe serait-il le fruit défendu ? © REUTERS avec Europe1

Des chansons vendues à « 69 » cents pour la Saint-Valentin : pas vraiment dans la culture maison.

L’info. Apple a toujours refusé la présence de toute connotation sexuelle sur ses produits. Pourtant, la marque à la pomme propose, à l’occasion de la Saint-Valentin, une sélection de titres musicaux en promotion à … 0,69 dollar au lieu de 0,99 dollar habituellement. 69 cents, un chiffre qui n’a bien évidemment pas été choisi au hasard. Apple aurait donc décidé de tourner le dos à ses chastes habitudes ? Petit rappel des faits.

Au commencement fut l’iPhone. Ce pavé « anti-sexe » tient avant tout du choix politique : au lancement de l’iPhone, en 2007, Apple souhaite attirer une clientèle la plus large possible. Il ne faut alors surtout pas choquer les associations américaines puritaines, un lobby très actif outre-Atlantique. La firme californienne demande donc au service en charge de valider les applications disponibles sur l’App Store de ne laisser passer aucun contenu potentiellement choquant. Pas de seins nus, pas d’érotisme et encore moins de pornographie. Il n’y a ainsi pas de section « Adulte » sur la boutique d’applications d’Apple.

Steve Jobs s’en mêle. Le mythique cofondateur et ex-patron d’Apple vante lui-même, en 2010, son interface « libérée du porno » en parlant d’iOS. Steve Jobs va plus loin. Les utilisateurs veulent du porno ? Ils « n’ont qu’à s’acheter un téléphone Android ». Dans un échange de messages avec un journaliste du site Gawker, Steve Jobs avait expliqué faire « ce qu’il peut pour tenter de créer, et de préserver, l’expérience utilisateur que nous souhaitons proposer. Vous pouvez être en désaccord avec nous, mais nos motivations sont pures ». Un choix qui contraste avec le passé de Steve Jobs, pourtant issu de la génération 1968 : « une contradiction tout à fait américaine : Steve Jobs veut être un modèle alors qu’il n’a pas toujours été irréprochable », raconte Christophe Laporte, rédacteur en chef du site spécialisé MacGénération.

La preuve par trois. Une ligne de conduite pourtant confirmée par de nombreux exemples de contenus retirés de l’App Store :

>> « Aujourd’hui, ils censurent des seins, demain du contenu rédactionnel ». La phrase est du patron de Bild (quotidien allemand très populaire), dont l’application a été refusée du kiosque numérique d’Apple. La raison ? Le journal affiche des photos de playmates nues. L’application Bild a fini par faire son apparition dans l’App Store … mais uniquement grâce à l’ajout de bikinis sur les photos en question.

>> 500px, des photos polémiques. Autre exemple : en décembre dernier, l’application du site de photographies 500px disparaît de l’App Store : plusieurs utilisateurs y postent des photos érotiques pour certaines, pornographiques pour d’autres. De quoi pousser Apple à retoquer l’application, qui reviendra finalement quelques semaines plus tard, complétée de la classification « 17+ ». Un pop-up apparaît, mentionnant un contenu non adapté aux moins de 17 ans et faisant office de « pare-feu » familial.

>> Vine, le contre-exemple ? L’application de courtes vidéos (disponible sur iPhone puis Android), lancée fin janvier, s’est retrouvée en trois jours seulement au cœur d’une polémique. On pouvait y trouver du contenu pornographique facilement en passant par certains mots-clés dans le système de recherche. Anticipant une expulsion de la boutique en ligne d’Apple, le service proposé par Twitter a de lui-même modifié Vine pour supprimer les mots-clés en question. À son tour, l’application est classée dans les contenus accessibles aux plus de 17 ans.

 

Dans les faits, le porno se trouve facilement. Les éditeurs de contenus pornographiques l’ont compris tout de suite : le virage des appareils mobiles est une opportunité à ne pas manquer. En s’affranchissant en mai 2010 de la technologie Flash pour l’intégration de la vidéo dans les pages des sites porno, YouTube et consorts sont devenus compatibles avec toutes les plateformes. « Nous savons que les utilisateurs regardent des contenus pour adultes sur ce type d’appareil, nous le voyons dans les pics de trafic sur nos contenus », affirmaient l’éditeur américain Digital Playground, qui propose une offre spécialement adaptée pour iPad.

La validation des applications, « comme un match de foot ». Christophe Laporte, rédacteur en chef du site spécialisé MacGénération, s’amuse à comparer la politique de validation des contenus d’Apple à une partie de ballon rond : « parfois l’arbitre siffle pénalty, parfois il sort un carton rouge là où un autre n’aurait rien sifflé… C’est un peu aléatoire ». Mais Apple a évolué sur un point : désormais, il entend les critiques : « quand il y a des reproches, ils sont capables de modifier leurs conditions d’utilisation pour s’adapter. Les développeurs peuvent toujours les appeler pour en parler », confie le spécialiste.

À LIRE AUSSI : L’application Vine victime du porno ?

Source : Europe 1

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