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Après le renoncement de Juppé, Fillon en passe de gagner la partie

Paris (AFP) – Après le retrait définitif d’Alain Juppé, François Fillon, qui s’accroche à sa candidature à la présidentielle, semblait en passe lundi soir de gagner la partie malgré une ultime offensive orchestrée par Nicolas Sarkozy pour le convaincre de lâcher prise.

François Fillon a « mis fin aux hésitations, le débat est clos », a déclaré le président du Sénat Gérard Larcher dès l’ouverture du comité politique de LR convoqué à 18H00 au siège du parti à Paris « pour évaluer la situation ». 

« Le retrait d’Alain Juppé a confirmé qu’il n’y avait pas de plan B, il est temps maintenant que chacun se reprenne! » a lancé d’emblée M. Fillon. Le comité politique réunit une vingtaine de ténors LR, qui ont été accueillis par des militants aux cris de « Fillon président ».

A l’issue d’une rencontre avec Nicolas Sarkozy, des proches de l’ancien chef de l’État ont expliqué que « la ligne politique de Fillon est la bonne ». « Mais ce dernier ne pouvant plus assurer l’unité de la famille politique de la droite et du centre, nous lui demandons de prendre ses responsabilités et de se choisir lui-même un successeur », avaient-ils ajouté.

Et si M. Fillon leur dit: « Moi, je reste »? « Eh bien, on le soutiendra à fond », avait répondu à l’AFP Christian Jacob, après cette réunion en présence de Laurent Wauquiez, Brice Hortefeux, Éric Ciotti, François Baroin, Christian Estrosi et Luc Chatel. 

Ils ont mandaté le patron des députés LR pour aller voir François Fillon et lui demander d’accepter une rencontre avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Les trois hommes, d’accord pour une telle réunion, devraient se voir très prochainement.

L’offensive sarkozyste a constitué un nouveau rebondissement, à 48 jours du premier tour, dans un feuilleton qui n’en finit plus depuis les révélations le 25 janvier du Canard Enchaîné sur les emplois présumés fictifs de la femme du candidat et de deux de ses enfants.

La journée avait commencé par un premier coup de théâtre: une déclaration du maire de Bordeaux confirmant, « une bonne fois pour toutes », qu’il ne serait « pas candidat ».

Confiant avoir « hésité », M. Juppé, sollicité depuis plusieurs jours pour prendre le relais, a jugé que « le passage de témoin se ferait dans la douleur » et qu’il n’était « donc pas en mesure de réaliser le nécessaire rassemblement ».

Le tout avec des mots sévères à l’égard de celui qui l’avait largement battu à la primaire.

« Quel gâchis! » a-t-il lancé. François Fillon « avait un boulevard devant lui » mais « son système de défense fondé sur la dénonciation d’un prétendu complot et d’une volonté d’assassinat politique l’ont conduit dans une impasse », a-t-il déploré en critiquant « l’obstination » du candidat.

Jugé par beaucoup à l’UDI comme à LR responsable du retrait d’Alain Juppé pour lui avoir longtemps refusé son soutien au profit de François Baroin, Nicolas Sarkozy avait lui tenté en début de matinée de reprendre la main.

Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, avait lui aussi maintenu la pression en affirmant il fallait « changer de candidat pour avoir une chance de gagner ».

– Chez Macron: ‘Pourvu qu’il reste longtemps!’ –

Dimanche soir, quelques heures après avoir réuni des dizaines de milliers de personnes place du Trocadéro, François Fillon s’était voulu très clair sur France 2: « Non », il ne retira pas sa candidature et il est le « seul à pouvoir décider » de la suite des événements.

Accusé d’être « bunkerisé » et de ne plus écouter personne, il a répété à plusieurs reprises qu’il n’était « pas autiste ». 

Reconnaissant sa « part de responsabilité » dans l' »épreuve », M. Fillon, qui a repris sa campagne lundi en s’exprimant devant les petits patrons de la CPME, proposera « dans les prochains jours » une équipe qui, promet-il, montrera qu’il est « capable de rassembler ».

S’il se maintient, plus de 300 élus LR l’ont d’ores et déjà lâché. Son directeur de cabinet, Patrick Stefanini, qui a aussi quitté ses fonctions dimanche, a affirmé lundi que M. Fillon était « victime » d’un système consistant à accorder aux parlementaires des « compléments de rémunération ». Des propos qui semblent percuter la défense du candidat qui assure depuis le départ que ses proches l’ont « effectivement assisté ».

Ce maintien est, à en croire les sondages, une bonne nouvelle pour Emmanuel Macron, qui le distance dans la course pour la qualification au second tour.

« Pourvu que Fillon reste le plus longtemps possible! » dit-on ainsi chez le candidat d’En Marche!

© AFP GABRIEL BOUYS
Francois Fillon arrive au QG des Républicains le 6 mars 2017 à Paris

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