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Après l'attaque aux cocktails Molotov, pronostic vital "engagé" pour un policier

Évry (AFP) – Au lendemain de l’attaque aux cocktails Molotov contre des policiers près de la cité difficile de la Grande Borne, dans l’Essonne, le pronostic vital de l’un des agents était « engagé » dimanche, mais les agresseurs n’ont toujours pas été identifiés.

Les prochaines heures vont être cruciales pour l’adjoint de sécurité de 28 ans, « très grièvement brûlé aux mains et sur l’ensemble du corps », a indiqué le procureur de la République d’Evry, Eric Lallement, dans un communiqué à l’AFP.

Le « pronostic vital » de l’agent, transporté à l’hôpital Saint-Louis à Paris, est « engagé » et les médecins ne pourront se prononcer que « dans un délai de 48 heures ».

Il a été plongé dans un coma artificiel, « un protocole habituel s’agissant des grands brûlés », a expliqué M. Lallement. « Il est brûlé sur 30% de la superficie de son corps », a précisé une autre source judiciaire.

Avec trois collègues, il effectuait une mission de surveillance à proximité d’un feu rouge de la cité de la Grande Borne, à cheval sur les communes de Viry-Châtillon et Grigny, connu pour être le théâtre de vols avec violences sur des automobilistes.

Depuis plus d’un an, la mairie de Viry-Châtillon tente de reprendre le territoire au « carrefour du Fournil », et y a dans ce but installé une caméra de vidéosurveillance. Les policiers attaqués étaient chargés de protéger cette caméra, ciblée à plusieurs reprises par des délinquants, dont elle dérange les trafics.

Un peu avant 15H00 samedi, une dizaine d’individus ont pris d’assaut un premier véhicule de police, occupé par le jeune adjoint de sécurité et une gardienne de la paix, garé sur un trottoir à une dizaine de mètres du fameux carrefour. Ils ont commencé par briser les vitres à l’aide de parpaings puis ont jeté des cocktails Molotov dans l’habitacle.

Les agresseurs ont ensuite « bloqué les portes pour empêcher les policiers de sortir », selon le maire UDI de Viry-Châtillon, Jean-Marie Vilain, qui les a qualifiés d' »assassins ».

Deux autres agents, présents dans une seconde voiture garée à proximité, ont à leur tour été agressés quand ils sont sortis pour porter secours à leurs collègues. Leur véhicule a également été incendié.

– Premiers témoignages –

La gardienne de la paix de 39 ans qui accompagnait l’adjoint de sécurité « est très grièvement brûlée aux mains et au visage », selon le procureur. 

Elle a été transportée dimanche après-midi à l’hôpital Saint-Louis mais « son pronostic vital n’est pas engagé », a précisé M. Lallement. Elle se verra prescrire au moins trois mois d’ITT (incapacité totale de travail), selon une source policière.

Les deux autres agents, une femme de 28 ans et un homme de 38 ans, très choqués, ont pu quitter l’hôpital de Longjumeau (Essonne) et vont subir un arrêt de travail de trois semaines.

Ces trois policiers et d’autres témoins ont été entendus par la Sûreté départementale de l’Essonne, chargée de l’enquête ouverte pour « tentative d’assassinats commise en bande organisée contre agents de la force publique ». La police judiciaire de Versailles a également été saisie en soutien. 

Les enquêteurs espèrent pouvoir identifier les auteurs de l’attaque grâce aux « objets trouvés dans et à proximité des véhicules », envoyés pour expertise au laboratoire de police scientifique de Paris, et « aux bandes vidéos de plusieurs caméras », a détaillé le procureur.

L’attaque a suscité un grand émoi dans la classe politique, à quelques mois de la présidentielle et en pleine campagne pour la primaire de la droite. 

Le président François Hollande a affirmé samedi que « tout (serait) fait pour retrouver les auteurs de cette attaque et les traduire devant la justice pour qu’ils soient condamnés à une peine à la mesure de la gravité de leur acte ».

Chez Les Républicains, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, candidats à la primaire, ont affiché leur « soutien » aux policiers, réclamant un « Etat qui ne recule pas » et une « sanction à la hauteur ».

Dimanche, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a promis des sanctions sévères contre ceux qui ont voulu « porter atteinte à la vie » des policiers, tout en assurant qu' »il n’y a pas de zone de non-droit » en France.

Un policier devant la carcasse d'un véhicule de police incendié à  Viry-Chatillon le 8 octobre 2016 . © AFP

© AFP Thomas SAMSON
Un policier devant la carcasse d’un véhicule de police incendié à Viry-Chatillon le 8 octobre 2016

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