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Assises : « On dirait qu’un diable est venu en moi »

La cour d’assises de Papeete se penche une nouvelle fois sur une affaire de violence conjugale terminée en drame. En avril 2015 à la Presqu’île, une jeune femme de 23 ans avait fini dans le coma après des coups de son conjoint. Déjà gravement malade et dans l’attente d’une greffe de foie, la victime était décédée en août 2015. L’accusé persiste à dire qu’il ne se rappel de rien.

Le drame des violences conjugales se retrouve une nouvelle fois à la barre de la cour d’assises de Papeete. Reua Huriore, 31 ans, est accusé d’avoir violement frappé sa compagne âgé de 23 ans entrainant ainsi sa mort. En août 2015, le couple résidant à Vairao s’était rendu à un tournoi de pétanque organisé par un voisin. Une fois sur place, le jeune couple avait bu de l’alcool avant qu’une dispute n’éclate.

Selon les différents témoins entendus mardi matin à l’audience, « c’est elle qui a commencé à l’insulter », sans que personnes ne soient en mesure d’expliquer pourquoi. L’accusé avait alors décidé qu’il était temps de rentrer. Sa compagne s’y était opposée. Un premier coup avait été porté à la bouche de la victime. Là encore difficile de savoir si c’était une gifle ou un coup de poing. Quoiqu’il en soit, le coup avait provoqué des saignements chez la jeune femme. L’homme avait alors saisi sa compagne qui était tombée à terre et s’était heurtée la tête. Il avait finit par la tirer par les cheveux pour l’éloigner du tournoi de pétanque. Les cris avaient continué. Un peu plus tard, deux jeunes hommes, inquiétés par les hurlements, avaient découvert l’accusé dans le noir en train de gifler la victime pour la ranimer. Transportée à l’hôpital de Taravao puis au Taaone, la jeune femme était dans le coma. Elle s’était réveillée un mois plus tard dans un état végétatif avant de décéder au mois d’août 2015.

Des témoins qui préfèrent regarder ailleurs

Mardi, à l’audience, les témoins ont été unanimes sur le fait que la victime était à l’origine de la dispute. Des témoins curieusement plus choqués par « les mots de la victime » que par les coups de l’accusé… L’un des témoins allant même jusqu’à l’accuser d’avoir « allumé le feu » et de ne pas avoir « écouté pas son mari ». La cour et la partie civile ont cherché à savoir pourquoi personne n’était intervenu. « Ce n’est pas chez moi ce n’est pas à moi d’appeler les gendarmes », a répondu le même témoin… D’autres ont affirmé avoir eu peur de se prendre des coups, ou bien simplement ne pas avoir à se mêler des disputes de couple.

Un accusé amnésique

De son côté, l’accusé n’a pas réussi à éclaircir les zones d’ombres de ce dossier. Pourquoi la dispute a-t-elle éclatée ? Que s’est-il passé entre la première gifle et la découverte du corps inconscient de la victime ? « Je sais pas comment ça s’est passé, j’étais dans l’emprise de l’alcool, on dirait qu’un diable était venu en moi », a déclaré l’accusé. Le trentenaire reconnait tout de même des gifles précédentes et « des coups de poings ».

Le procès doit se poursuivre mercredi avec l’audition des experts. Reua Huriore encourt 20 ans de réclusion criminelle.

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3 Commentaires

  1. MATA
    6 juin 2017 à 21h25 — Répondre

    et ben vive les aito qui ont une mentalité de l’âge de pierre ou la femme est réduite à l’obéissance aveugle de peur de se prendre des coups. Les témoins du drame sont des mauviettes et le coupable une tapette, voilà la réalité polynésienne.

  2. yo
    7 juin 2017 à 12h28 — Répondre

    arrete de dire que c’est le diable. ce n’est que toi

  3. Tico
    7 juin 2017 à 17h24 — Répondre

    Mais pourquoi diable accuse t-on toujours Lucifer de tous les mots, trop facile l’excuse. Certaines personnes doivent assumer leur nature profonde, et ceux qui ont part à ce triste et terrible drame ont préféré se décharger de toutes responsabilités!!! Affligeant et pitoyable.

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