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Attentat de Nice: ce que l'on sait vendredi à 21H00

Paris (AFP) – Au moins 84 personnes ont été tuées jeudi sur la Promenade des Anglais à Nice par un camion qui a foncé sur la foule, en pleine célébration du 14 Juillet, une nouvelle attaque terroriste, qui n’a pour l’instant pas été revendiquée et sur laquelle planent de nombreuses zones d’ombre.

Voici en résumé ce que l’on sait.

– Une course meurtrière de deux kilomètres –

A 22H45, la foule est massée sur la très touristique Promenade des Anglais pour la fête nationale. Le feu d’artifice vient de s’achever quand un camion frigorifique de 19 tonnes, loué le 11 juillet à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes), fonce dans la foule. Il écrase sur une distance de deux kilomètres les personnes se trouvant sur son chemin, dont plusieurs enfants. « Il a clairement cherché à faire un maximum de victimes », selon une source policière. 

Le conducteur, qui a tué au moins 84 personnes et fait 202 blessés, dont au moins 52 toujours en état d’urgence absolue vendredi soir, a tiré « à plusieurs reprises sur trois policiers » avant d’être abattu par les forces de l’ordre, près du Palais de la Méditerranée, un luxueux complexe hôtelier, dans son camion pneus crevés, porte passager et pare-brise criblés de balles.

L’enquête devra déterminer comment le poids lourd a pu pénétrer sur la Promenade des Anglais, fermée à la circulation et ultrasécurisée pour la fête nationale.

En plus de l’arme dont il s’est servi, un pistolet automatique de calibre 7.65 mm, une grenade inopérante ainsi qu’un pistolet et deux fusils d’assaut factices ont été retrouvés à l’intérieur du camion, selon le procureur de la République de Paris, François Molins. 

– Qui est le tueur? –

Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, né près de Sousse et domicilié à Nice. Selon le Premier ministre Manuel valls, il est « sans doute lié à l’islamisme radical », ce que n’a pas confirmé le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

Ce chauffeur-livreur, en instance de divorce et père de famille, était inconnu des services de renseignement et n’avait jamais été signalé pour des faits de radicalisation. 

D’anciens voisins ont dressé le portrait d’un homme violent. « Il faisait des crises. Quand il s’est séparé de sa femme il a déféqué partout, trucidé le nounours de sa fille à coup de poignard et lacéré les matelas », a raconté l’un d’eux. D’autres l’ont décrit comme « solitaire » et « silencieux ». 

Déjà connu pour des menaces, violences, vol et dégradations commis entre 2010 et 2016, il avait été condamné en mars à six mois de prison avec sursis après une altercation, mais n’était plus sous contrôle judiciaire depuis cette date.

Son permis de conduire, sa carte d’identité et un téléphone portable, retrouvés à l’intérieur du poids lourd, sont en cours d’exploitation.

L’homme était seul à bord. Reste à déterminer s’il a bénéficié de complicités dans la préparation des faits. 

Deux perquisitions ont eu lieu vendredi aux adresses connues du tueur en présence de policiers d’élite du Raid, dont une dans un immeuble d’un quartier populaire de Nice. Du matériel informatique a notamment été saisi. 

– Quelles étaient ses motivations? –

Le président François Hollande a évoqué « une attaque dont le caractère terroriste ne peut être nié ».

L’attentat n’a pas été revendiqué à ce stade, mais « ce type d’action correspond très exactement aux appels permanents aux meurtres » des organisations de type Al-Qaïda ou groupe Etat islamique, a dit François Molins. 

Dans un message audio diffusé en 2014, le porte-parole officiel de l’EI Abou Mohammed Al-Adnani encourageait ceux qu’il nomme « les soldats du califat » à utiliser n’importe quelle arme. « Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle », leur disait-il, « débrouillez-vous (…) renversez-les avec votre voiture ».

Entendu début mai par la commission de la Défense nationale de l’Assemblée nationale, le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Patrick Calvar, s’était inquiété d' »une nouvelle forme d’attaque » terroriste « dans des lieux où est rassemblée une foule importante.

Les corps des victimes, allongés sur la Promenade des Anglais, au lendemain de l'attaque terroriste le 15 juillet 2016 à Nice. © AFP

© AFP BORIS HORVAT
Les corps des victimes, allongés sur la Promenade des Anglais, au lendemain de l’attaque terroriste le 15 juillet 2016 à Nice

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