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Attentat déjoué: un Français arrêté à Rotterdam écroué en France

Paris (AFP) – Quarante-cinq kilos de munitions avaient été retrouvés à son domicile de Rotterdam: Anis Bahri, suspecté d’avoir projeté un attentat en France avec Reda Kriket, a été remis jeudi par les Pays-Bas à la justice française, mis en examen et écroué.

Le Français de 32 ans a été interpellé le 27 mars à Rotterdam à la demande des autorités françaises. Il a été transféré en France et mis en examen notamment pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et « infraction à la législation sur les armes en bande organisée », a appris vendredi l’AFP de source judiciaire.

Quarante-cinq kilos de munitions de calibre 7.62 mm, utilisées pour les fusils d’assaut kalachnikov, ont été retrouvées dans l’appartement où il séjournait à Rotterdam.

L’homme, connu de la justice française pour plusieurs vols, est soupçonné d’avoir été mandaté par le groupe jihadiste État islamique (EI) pour commettre un attentat en France avec Reda Kriket, un ex-braqueur de 34 ans arrêté à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) quelques jours avant lui.

Les deux hommes, qui se seraient rendus en Syrie entre fin 2014 et début 2015, auraient fait depuis plusieurs « allers-retours entre la France, la Belgique et les Pays-Bas », selon le procureur de la République de Paris, François Molins.

Les enquêteurs avaient été mis sur la piste des deux hommes dans le cadre d’investigations sur un jihadiste présumé expulsé de Turquie. En travaillant sur ses relations, les enquêteurs étaient remontés jusqu’à Bahri puis à Kriket. 

– Un arsenal ‘d’une ampleur inédite’ –

La direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avait mis en place un dispositif de surveillance d’un appartement à Argenteuil, loué sous une fausse identité par Reda Kriket. A l’intérieur, un arsenal « d’une ampleur inédite », selon François Molins, avait été découvert: sept armes de poing, cinq kalachnikov, un pistolet-mitrailleur et 105 grammes de TATP, substance explosive prisée des jihadistes de l’EI.

Des cartons contenant des milliers de billes d’acier, susceptibles d’accentuer les effets dévastateurs d’une bombe, des documents de propagande jihadiste et des bidons contenant de l’acide, de l’eau oxygénée et de l’acétone avaient été également retrouvés.

« C’est un matériel de fou ce qu’il y avait », avait reconnu Reda Kriket, interpellé le 24 mars, deux jours après les attentats de Bruxelles, selon une source proche de l’enquête. 

D’après lui, le logement avait été loué à la demande d’un tiers qui y avait déposé les armes et les explosifs, un homme dont il a assuré ne connaître que le nom de guerre: Abou Badr.

Pendant les six jours de garde à vue, les enquêteurs de la DGSI ont questionné Kriket sur sa connaissance de projets d’attentats en France et sur les éventuelles cibles visées. Sans succès. « Je n’ai rien à avoir avec ce qu’il s’est passé à Bruxelles et à Paris. Rien n’est sorti de l’appartement, et rien n’est prévu selon moi », avait-il affirmé, selon la source.

Mais pour François Molins, la découverte de cette cache et l’arrestation des deux hommes avaient permis « d’éviter la commission d’une action d’une extrême violence par un réseau terroriste prêt à passer à l’acte ».

Kriket avait reconnu avoir hébergé Anis Bahri, dont la photo avait été retrouvée sur lui lors de son interpellation, à Argenteuil.

En Belgique, trois hommes en lien avec Reda Kriket, Abderrahmane Ameroud, Rabah M. et Y. A., ont été inculpés et écroués.

Un policier lors de l'arrestation d'Anis Bahri, un Français de 32 ans à Rotterdam, le 27 mars 2016. © AFP

© ANP/AFP/Archives Marten van Dijl
Un policier lors de l’arrestation d’Anis Bahri, un Français de 32 ans à Rotterdam, le 27 mars 2016

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