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Attentats à Paris : que sait-on sur les assaillants ?

ENQUETE – Le parquet a ouvert une enquête pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste après la série d’attentats perpétrés vendredi soir, à Paris.

Le travail d’enquête sera long. Seule information : sept terroristes présumés ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi, après avoir commis six attaques simultanées, causant au moins 129 morts et 352 blessés, à Paris.

Ces attentats à Paris ont « très vraisemblablement » été causés par « trois équipes de terroristes » qui se sont « coordonnées », a annoncé le procureur de La République, samedi soir lors d’une conférence de presse. Le parquet a ouvert une enquête pour assassinats en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste sur ces attaques, les plus meurtrières en Europe occidentale de ces quarante dernières années, après les attentats de Madrid en mars 2004.

Que sait-on sur le profil des suspects ? La priorité des enquêteurs est d’identifier ces terroristes présumés dont la série d’attaques a été revendiquée par l’Etat islamique.

  • Un Français formellement identifié parmi les assaillants du Bataclan. L’un des terroristes ayant attaqué le Bataclan a pu être identifié de façon certaine. Il s’agit d’un Français qui a pu être identifié grâce à ses empreintes digitales. Né en novembre 1985 à Courcouronnes, dans l’Essonne, ce trentenaire « était connu pour des délits de droit commun commis et a déjà été condamné huit fois », a indiqué le procureur François Molins, samedi soir. L’homme n’a toutefois jamais été incarcéré. Compte tenu de ses liens avec les milieux islamistes radicaux, à Chartres, il faisait également, « depuis 2010, l’objet d’une fiche S auprès de la DGSI pour radicalisation », a ajouté le procureur précisant qu’il n’avait « jamais été impliqué dans un dossier de filière ou d’association de malfaiteur terroriste ».
  • A proximité de l’un des trois kamikazes présents au Stade de France, les policiers ont retrouvé « un passeport au nom d’un individu né en septembre 1990, en Syrie », a indiqué François Molins, précisant « il n’est pas connu des services de renseignements français ». Reste à vérifier pour les enquêteurs s’il s’agit d’un document authentique et s’il appartient bien à l’homme sur lequel il a été retrouvé. Selon, le vice-ministre grec chargé de la police, ce passeport appartient à un migrant passé par l’île grecque de Léros, en octobre dernier.
  • Sur un deuxième kamikaze du Stade de France, les enquêteurs ont retrouvé, selon nos informations, un passeport égyptien dont le nom devra être vérifié. Toutefois, le procureur n’a pas évoqué ni confirmé cette affirmation.

Que sait-on sur le parcours des assaillants ? Tout s’est déroulé en 25 minutes. Des explosions qui sont survenues, d’un côté aux abords du Stade de France, de l’autre à l’intérieur de Paris. Il est 21h20 quand la première explosion retentit, rue Rimet, près de la porte D du stade, à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Les deux autres interviennent à 21h30, porte H, et 21h53, à 400 mètres du stade. Là bas, trois terroristes, armés de ceintures explosives, se sont fait exploser. La ceinture d’explosifs de l’un d’eux était même composée de boulons, pour « contribuer à aggraver le mécanisme et le souffle de l’explosion », a indiqué François Molins.

A Paris, la première fusillade survient à 21h25, à l’angle de la rue Bichat et de la rue Alibert. A 21h32, la fusillade se poursuit rue de la Fontaine-au-Roi, puis quatre minutes plus tard, rue de Charonne. A 21h43, un kamikaze se fait exploser boulevard Voltaire, non loin de la place de la Nation.

Y avait-il une femme au sein du commando du Bataclan ? L’attaque la plus meurtrière, celle du Bataclan, débute à 21h50 – au même moment que la troisième explosion aux abord du stade de France. Les assaillants de la salle de concert sont décrits par une source policière comme « des types aguerris à première vue et parfaitement entraînés, que les témoins décrivent comme assez jeunes et sûrs d’eux ». Selon les informations d’Europe 1, un couple de spectateurs, qui assistait au concert et a été auditionné de longues heures durant par les enquêteurs, aurait vu une femme, non armée, parmi le commando terroriste.

Combien étaient-ils ? Par ailleurs, une incertitude demeure sur le nombre exact d’assaillants présents au Bataclan : étaient-ils trois ou quatre ? Seule certitude : trois armes automatiques, trois fusils d’assaut Kalachnikov, ont été découverts à l’intérieur de la salle. Et pour l’heure, les corps de trois terroristes ont été retrouvés : deux ont fait sauter leur ceinture d’explosif, le troisième a été abattu par la police lors de l’assaut.

Regardez le parcours des terroristes :

Ce qui reste à déterminer ? Samedi matin, les enquêteurs de la police scientifique ont débuté le travail de recherches sur les corps des kamikazes. Mais les cadavres sont tellement dégradés que leur travail pourrait prendre plusieurs jours. Autre élément matériel sur lequel les enquêteurs pourront s’appuyer : les armes automatiques. Trois kalachnikovs ont été retrouvées au Bataclan. Les experts de la police technique et scientifique sont en train de comparer les douilles retrouvées sur toutes les scènes de crime. Avec ces comparaisons, ils pourront savoir s’il s’agit des mêmes armes, qui ont servi pour toutes les attaques, ou bien s’il y avait d’autres armes, qui n’ont pas été retrouvées. Un élément important qui pourrait signifier que d’autres assaillants pourraient encore être dans la nature. Ces analyses permettront peut-être aussi de remonter la trace d’éventuels complices.

La trace des suspects remonte jusqu’à Bruxelles. L’une des étapes clés sera ensuite de remonter jusqu’à leurs domiciles, qui peuvent être perquisitionnés en période d’état d’urgence, à toute heure du jour et de la nuit. Il faudra également interroger leur entourage, pour remonter la piste d’éventuels complices ou commanditaires. Des perquisitions ont d’ailleurs été déclenchées à Bruxelles, samedi après-midi, dans le quartier de Molenbeek, quartier où a notamment vécu l’auteur de l’attaque du musée juif, Mehdi Nemmouche, à son retour de Syrie.

Plusieurs interpellations et perquisitions. En effet, d’après nos informations, les enquêteurs ont retrouvé un ticket de parking bruxellois dans le véhicule retrouvé abandonné devant la salle du Bataclan. D’après nos informations, cette voiture, une Polo noire, a été louée à Bruxelles, un élément corroboré par des témoignages parisiens qui évoquaient une plaque d’immatriculation belge. Le procureur de la République, François Molins, a indiqué samedi que ce véhicule avait été « loué par un individu de nationalité français résidant en Belgique ». L’homme en question « a fait l’objet d’un contrôle routier, ce matin (ndlr ; samedi) à la frontière belge, à bord d’un troisième véhicule dans lequel se trouvaient également deux autres personnes résidant, elles aussi, dans la région de Bruxelles », a indiqué le procureur de la République. Ces trois individus, interpellés, ne sont pas connus des services de renseignement français.

Source : Europe1

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