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Attentats: le commando de femmes présenté aux juges antiterroristes

Paris (AFP) – Le commando de femmes soupçonnées de vouloir commettre un attentat en France devait être déféré lundi et présenté aux juges antiterroristes, dans un contexte de menace maximale due aux appels à frapper lancés depuis la zone irako-syrienne via internet.

Preuve que cette menace ne retombe pas dans un pays frappé depuis 2015 par une série d’attentats ayant fait 238 morts, un adolescent de 15 ans, lui aussi soupçonné de vouloir passer à l’action, devait également être déféré lundi, deux jours après son arrestation dans le XIIe arrondissement à Paris, au domicile de sa mère où il était assigné à résidence depuis avril pour sa radicalisation.

Point commun à ces deux dossiers, pensent les enquêteurs, l’implication d’un jihadiste français qui pourrait se trouver en zone irako-syrienne, Rachid Kassim, 29 ans et originaire de Roanne, soupçonné de téléguider ses émules à distance via Telegram.

Ce réseau de messagerie est considéré aujourd’hui comme l’un des moyens de communication préférés des jihadistes, du fait de son système de cryptage et de ses forums de discussion accessibles seulement sur invitation.

Selon les enquêteurs, Rachid Kassim a déjà téléguidé, de manière plus ou moins décisive, les attaques de Magnanville (Yvelines), où Larossi Abballa a tué un policier et sa compagne le 13 juin, de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), où Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean ont tué un prêtre le 26 juillet.

– La fille d’Amel S. relâchée –

Lors de son interpellation jeudi soir en compagnie d’Inès Madani et d’Amel S., Sarah H., consciente d’être repérée, avait attaqué l’un des policiers dans son véhicule en lui assénant un coup de couteau, le blessant à l’épaule. Inès Madani s’était lancée sur un autre fonctionnaire, couteau à la main, avant d’être blessée par le policier. 

Pour les enquêteurs, il ne fait aucun doute que les trois femmes comptaient passer à l’action: le commando entendait « clairement (…) commettre un attentat », a déclaré vendredi le procureur de la République à Paris, François Molins.

Ces trois femmes, dont les deux plus jeunes étaient connues des services pour leur radicalisation et des velléités de départ en Syrie, avaient évoqué des gares de l’Essonne et de Paris ainsi que des policiers comme cibles potentielles, selon des sources proches de l’enquête. 

Elles envisageaient aussi de se procurer des ceintures explosives ou de lancer des voitures contre des bâtiments, précise une de ces sources. En perquisition, les policiers ont trouvé au domicile d’Amel S. sept bouteilles en verre vide, « avec à proximité ce qui pourrait s’apparenter à des mèches artisanales en papier » et dans son véhicule « deux jerricans de cinq litres avec des résidus de carburant », a détaillé le procureur.

La fille d’Amel S., âgée de 15 ans, a été relâchée dimanche, mais le compagnon de Sarah H., Mohammed Lamine A., se trouvait toujours en garde à vue lundi et pourrait aussi être déféré.

Samedi, une première suspecte, Ornella Gilligmann, 29 ans, une convertie radicalisée, a été mise en examen et écrouée dans l’enquête sur la voiture remplie de bonbonnes de gaz retrouvée en plein coeur de Paris, qui a conduit à l’interpellation du commando de femmes jeudi dernier. Son empreinte avait été retrouvée dans le véhicule.

D’après son récit, elle a échoué à mettre le feu au véhicule avec Inès Madani, avant de fuir à la vue d’un homme pris pour un policier en civil.

Les modalités de l’attaque à la voiture piégée correspondent aux consignes que Rachid Kassim dispense via internet.

Capture d'écran prise à partir d'une vidéo de propagande du groupe EI le 20 juillet 2016, montrant vraisemblablement Rachid Kassim, un jihadiste français . © AFP

© AFP/Archives –
Capture d’écran prise à partir d’une vidéo de propagande du groupe EI le 20 juillet 2016, montrant vraisemblablement Rachid Kassim, un jihadiste français

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