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Au G20 de Hangzhou, Etats-Unis et Russie échouent à s'entendre sur la Syrie

Hangzhou (Chine) (AFP) – La question syrienne –avec un échec des négociations entre Russie et Etats-Unis– s’est invitée lundi dans les discussions au sommet du G20 en Chine, où les grandes puissances cherchaient comment relancer une économie mondiale fragilisée par les protectionnismes et les crises géopolitiques.

De nouveaux pourparlers lundi entre le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se sont achevés sans parvenir à un accord de coopération sur la Syrie, selon un haut diplomate américain.

Ils s’étaient déjà entretenus « durant de longues heures » la veille en marge du sommet à Hangzhou (est de la Chine), mais sans pouvoir résoudre leurs divergences sur des « points délicats », avait expliqué M. Kerry dimanche à la presse.

Le président américain, Barack Obama, et son homologue russe, Vladimir Poutine, se sont ensuite rencontrés à la mi-journée pour un entretien informel, mais sans s’entendre sur une cessation significative des hostilités, selon le Kremlin.

Du conflit syrien à l’Ukraine, en passant par les différends territoriaux en mer de Chine méridionale, les crises géopolitiques hantaient la réunion des dirigeants du G20, qui doit s’achever lundi.

Les principales puissances, qui représentent 85% de la richesse mondiale, s’efforcent d’y relancer une croissance économique morose, et surtout d’enrayer l’essoufflement des échanges commerciaux à l’heure où s’intensifient à travers le globe les mesures protectionnistes, les populismes et les réticences croissantes du public à l’égard du libre-échange.

La France a ostensiblement durci cette semaine sa position à l’égard de l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE (TTIP ou TAFTA).

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n’en a pas moins assuré dimanche que Bruxelles poursuivrait ses pourparlers avec Washington.

-Surcapacités chinoises-

La question des surcapacités industrielles était également au premier plan, les Etats-Unis et l’UE accusant notamment la Chine de distorsions sur le marché mondial de l’acier en l’inondant de sa colossale production excédentaire.

Mais les dossiers politiques dominaient néanmoins la plupart des rencontres bilatérales.

L’échec des négociations russo-américaines intervient au moment où le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a été chassé des dernières positions qu’il tenait le long de la frontière turque en Syrie, tandis que le régime de Damas assiégeait encore les quartiers rebelles d’Alep.

Moscou et Washington, qui effectuent séparément des frappes contre les jihadistes en Syrie, restent en désaccord sur le sort du président syrien Bachar al-Assad, ainsi que sur le ciblage par Damas des forces de l’opposition syrienne, avec l’appui de la Russie.

La guerre en Syrie a poussé à la fuite plusieurs millions de personnes depuis mars 2011, et le désastre humanitaire que représentent les flux des réfugiés a largement été abordé à Hangzhou, selon de hauts diplomates européens. 

Le président français François Hollande a exhorté dimanche Vladimir Poutine à trouver « une issue politique » via « la négociation » au conflit en Syrie, lors d’une rencontre bilatérale, durant laquelle il a également appelé son homologue russe à « regarder en face la situation en Ukraine ».

L’annexion de la Crimée par Moscou a été suivie depuis deux ans par un conflit dans l’est de l’Ukraine avec des séparatistes prorusses appuyés, assurent Kiev et les Occidentaux, par l’armée russe.

M. Hollande a confirmé lundi la tenue « dans les prochaines semaines » d’un sommet des dirigeants ukrainien, français, allemand et russe sur la situation en Ukraine.

-Tensions en Asie-

Les tensions géopolitiques en Asie s’invitaient également au sommet de Hangzhou: la Corée du Nord a tiré lundi trois missiles balistiques au large de sa côte est, nouvelle démonstration de force de Pyongyang deux semaines après le lancement d’un projectile par un sous-marin.

Des actions qui irritent désormais Pékin, le plus proche allié du pays, inquiet d’une déstabilisation dans la péninsule, et par ailleurs vent debout contre le déploiement d’un bouclier antimissile américain en Corée du sud.

Les Etats-Unis ont promptement condamné lundi les de tirs de missiles nord-coréens.

Enfin, le président chinois Xi Jinping devait rencontrer le Premier ministre japonais Shinzo Abe lundi soir en marge du G20, pour la première fois depuis plus d’un an, à l’heure où s’envenime le différend territorial entre les deux pays sur un archipel de mer de Chine orientale.

Tokyo fustige par ailleurs les revendications de Pékin sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et sa militarisation grandissante de la zone, au grand dam de la communauté internationale et des pays riverains.

Le président russe Vladimir Poutine (g) et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, le 5 septembre 2016 à Hangzhou, en marge du G20 en Chine. © AFP

© SPUTNIK/AFP Alexei Druzhinin
Le président russe Vladimir Poutine (g) et le secrétaire d’Etat américain John Kerry, le 5 septembre 2016 à Hangzhou, en marge du G20 en Chine

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