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Au Royaume-Uni, l’autre « séisme » des européennes

Nigel Farage a prévenu : "vous n'avez pas fini d'entendre parler de nous". © REUTERS

Nigel Farage a prévenu : « vous n’avez pas fini d’entendre parler de nous ». © REUTERS

EUROPHOBES – Outre-Manche, le parti populiste Ukip est arrivé en tête, secouant les partis traditionnels.

Triomphant, Nigel Farage a prévenu dimanche soir : « vous n’avez pas fini d’entendre parler de nous ». Le patron du Ukip, le parti europhobe et populiste britannique, a de quoi se frotter les mains, puisqu’il a récolté 27,5% des voix aux élections européennes, après le dépouillement de dix des douze régions électorales du pays. C’est la première fois depuis 1906 qu’une élection n’est remportée ni par les conservateurs, ni par les travaillistes. La victoire du Ukip avait beau être annoncée par les sondeurs, elle n’en demeure pas moins un choc.

Pas (encore) de députés à Westminster. En deuxième position, le Labour, dans l’opposition, a récolté 25,4% des voix, et 18 eurodéputés. Les conservateurs au pouvoir, arrivés en tête aux dernières européennes, ont quant à eux réuni 23,9% des suffrages et enverront, eux aussi, 18 députés au Parlement européen. Et pour les libéraux-démocrates europhiles, pourtant membres du gouvernement de coalition, c’est la débâcle : avec 6,9%, ils ne conservent plus qu’un seul siège de député.

Un « séisme politique » à la Une du Guardian :

Jeudi, en même temps que les européennes, les élections locales avaient déjà donné le ton, puisque le Ukip (United Kingdom Independence Party, Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) avait déjà réalisé une percée dans les conseils municipaux. Une victoire d’autant plus extraordinaire que le parti ne dispose d’aucun élu à la chambre des communes, à Westminster.

Pas d’alliance avec le FN. La formation de Nigel Farage, créée en 1993, double quasiment son score de 2009, quand elle avait récolté 16,5% des suffrages. Vingt ans après sa création, ce parti, qui revendique quelque 36.000 adhérents, s’impose donc désormais comme un quatrième acteur de poids dans le paysage politique britannique et espère bien décrocher des sièges de députés lors des législatives de mai prochain.

Sur le plan européen, Nigel Farage a répété dimanche soir qu’il ne ferait pas alliance avec le Front national français. Tout en se félicitant de voir « un bon nombre d’eurosceptiques élus au Parlement européen ». Son credo : « je ne veux pas seulement que la Grande-Bretagne quitte l’Union européenne, je veux que l’Europe abandonne l’Union européenne ». « Je ne crois pas que ce drapeau, cet hymne, et ce président dont personne ne connaît vraiment le nom représente ce que l’Europe devrait être », a-t-il martelé.

Le « séisme » des européennes devrait en tout cas obliger les autres partis britanniques à clarifier, sinon radicaliser leurs positions sur l’Europe, dans un pays traditionnellement plutôt eurosceptique. Le Premier ministre, David Cameron, va ainsi se retrouver soumis à une pression accrue dans son propre camp, qui l’a déjà contraint à promettre la tenue d’un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne en 2017.

source Europe1

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