ACTUS LOCALES

Au Taaone, « gérer l’urgence » avant de « refonder »

Les ministres de la Santé et des Finances étaient au CHPF ce mardi après-midi pour échanger avec les représentants du personnel et la commission médicale avant le conseil d’administration de jeudi. Un exercice d’écoute sur les problèmes graves que traverse l’hôpital, et de pédagogie sur les finances de l’établissement.

L’inquiétude est toujours là, mais le risque d’un mouvement social s’est quelque peu écarté, ce mardi, à l’hôpital de Taaone. Après un conseil d’administration qui avait laissé de nombreuses questions en suspens, ce vendredi, les représentants du personnel du CHPF, inquiets de voir leur établissement au bord du gouffre budgétaire, rencontraient dans l’après-midi les représentants du Pays. Le ministre de la Santé Jacques Raynal, qui a la tutelle du centre hospitalier, et Yvonnick Raffin, concerné au premier chef en tant que ministre des Finances et de la PSG, avaient des explications à fournir, mais ils ont « avant tout écouté », comme le salue une syndicaliste. Médecins, soignants et administrateurs ont parlé des conséquences de la crise Covid sur le moral voire la santé des équipes, sur l’organisation de l’hôpital, ont parlé des difficultés matérielles et humaines, et qui « rendent de plus en plus difficile la prise en charge des patients dans les meilleures conditions »… Ils ont surtout dénoncé le manque de visibilité de l’établissement confronté à des problèmes de financement chaque année plus profonds. Du côté des ministres, la discussion s’est transformée en exercice pédagogique, portant principalement sur la situation financière de l’hôpital. « Le problème n’est pas le budget, a ainsi rappelé Yvonnick Raffin, celui qu’a présenté la direction est solide, il peut être voté. »

Au sortir de la réunion, devant les micros et caméras, les deux ministres donnent donc le cap : « gérer l’urgence », le manque de trésorerie, entre autres pour payer les fournisseurs. Environ un milliard à trouver dans les semaines à venir, plus pour tenir tout le premier trimestre. Si le gouvernement peut aider de ce côté, la CPS devrait aussi intervenir. La caisse, dont la dotation au Taaone a déjà augmenté de 500 millions de francs entre 2022 et 2023, pourrait aussi « avancer » un ou deux mois de fonctionnement au CHPF comme l’a confirmé le président de son conseil d’administration Patrick Galenon au micro de Tahiti Infos. Ce n’est qu’après cette « réponse rapide », qui devrait être discutée dès ce mercredi en Conseil des ministres, que seront gérés le moyen et le plus long terme. Cela passera par une analyse détaillée des comptes par le ministère des Finances, qui a demandé un détail de toutes les « singularités » budgétaires qui méritent d’être expliquées. Un financement complémentaire pourrait ensuite être voté lors d’un collectif budgétaire du Pays entre juin et septembre. Mais cela passera surtout par une réflexion de fond sur le fonctionnement de l’hôpital et de tout le système de santé. Yvonnick Raffin parle d’une « refondation », et évoque entre autres l’idée de mettre en place un financement pluriannuel du CHPF. De quoi gagner en visibilité.

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