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Augmenter pouvoir d’achat en combattant les marges arrières

Les géants de la grande distribution ont été condamnés à plusieurs milliards d’amendes mais aussi à restituer  plusieurs milliards perçu illégalement au titre des marges arrières.

Porinetia Ora ne s’intéresserait pas autant que cela à ces condamnations si la suppression des marches arrière ne permettait pas de diminuer  le cout de la vie d’au moins 30% !

Alors qu’est-ce qu’une marge arrière et pourquoi faut-il les supprimer pour réduire les prix et combattre la vie chère ?

Pour un distributeur, il n’y a pas 36 façons de gagner de l’argent, il n’y en a que deux.

Revenons à la vente de vos produits en grandes surface.

Chaque année, vous discutez avec les acheteurs de la grande distribution des modalités de ces marges arrières: si l’enseigne vend 10% de votre produit en plus que l’année dernière, vous donnerez une petite contribution supplémentaire au distributeur; si l’enseigne fait un gros encart sur vos produits  dans ses catalogues, vous  verserez à nouveau une contribution volontaire. Une photo dans un catalogue peut être facturée  plus de 500 000 Cfp.

L’acheteur et le directeur commercial vont donc négocier sur le nombre de photos à paraître dans l’année, du montant des remises de fin d’année et des pourcentages applicables à celles-ci, des volumes à écouler, du prix d’une tête de gondole, du prix à payer pour que les produits soient placés à hauteur des yeux etc… petit à petit. Les marges arrière s’accumulent jusqu’à atteindre de telles sommes que curieusement, toutes les enseignes ont aujourd’hui des centrales d’achats nationales mais aussi internationales.

Autre curiosité du système, l’harmonisation des prix de vente public. Prenez le pot de café soluble, dans toutes les enseignes, il est au même prix de référence. Vous pourrez le trouver plus cher, jamais moins cher! Étrange? Pas du tout. Les grandes marques ne veulent pas que le prix de leur produit soit «bagarré» et laissent donc les enseignes pratiquer des prix plancher: le prix d’achat facturé + la TVA = le prix de vente public. Ainsi sur le prix affichés, la grande distribution ne gagne rien, l’honneur est sauf, pas de guerre sur les prix!

La loi est respectée, pas de vente à perte!  Les enseignes sont rémunérées en arrière…CAD sur le dos des consommateurs.

Sur certains produits, les marges arrières  peuvent atteindre 50% du prix d’achat HT facturé.

Distributeurs et fabricants s’accommodent bien de ces sacrées marges arrières. Certains fabricants et distributeurs en arrivent à négocier uniquement les prix d’achats nets /nets, débarrassés de toutes remises, rabais et ristournes et autres contributions ; une fois d’accord sur ce prix déshabillé, il n’y a plus qu’à le rhabiller en fonction des impératifs légaux et/ou commerciaux des parties prenantes.

En France, de nombreuses lois, type Galland ou NRE, ont bien tenté de mettre un holà à cette dérive discrète qui contribue aussi à la hausse des prix et ne facilitent pas la saine concurrence. Peine perdue, distributeurs et fabricants s’entendent si bien en fin de compte. Mais à ce jeu là, les petits distributeurs et les petits fabricants n’ont, eux, pas forcément les moyens de s’entendre aussi bien pour se dorer la pilule au soleil de la grande consommation.

Dés son arrivé au pouvoir Porinetia Ora fera voter par l’Assemblée de Polynésie un arsenal juridique qui permettra de lutter contre les marges arrière.

La conséquence immédiate de cette réforme économique sera une baisse généralisée d’au moins 30% des  prix de l’ensemble des produits à la consommation.

Autre effet induis de notre combat contre les marges arrière dans le domaine de la santé, la Caisse de Prévoyance Sociale aura la possibilité de se faire rembourser par les Sociétés distributrices de médicament le montant  marges arrière et diminuer d’autant son déficit.

Teiva Manutahi