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Aulnay-sous-Bois: jusqu'à 6 mois ferme requis contre deux prévenus

Bobigny (AFP) – Des peines allant jusqu’à six mois de prison ferme ont été requises mercredi par le tribunal de Bobigny contre deux des six individus jugés pour des faits de violences ou d’embuscade à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), en proie à des incidents après le viol présumé du jeune Théo.

A l’encontre de deux des majeurs, sur 17 prévenus – dont 11 mineurs -, poursuivis pour des faits d’embuscade, la procureur a requis des peines de six mois de prison ferme avec mandat de dépôt compte tenu de leurs condamnations antérieures dans des affaires passées. Pour les trois autres jeunes accusés des mêmes faits, elle a réclamé 8 mois de prison avec sursis. 

Plus tôt, une peine de dix mois de prison avec sursis a été requise contre un jeune de 20 ans, accusé d’avoir jeté une pierre sur les forces de l’ordre lundi soir.

La magistrate a également réclamé « l’interdiction de porter ou détenir une arme » pour chacun de ces prévenus qui comparaissaient mercredi. 

Ces violences ont surgi quelques jours après le viol présumé d’un jeune homme, Théo, lors de son interpellation par quatre policiers le 2 février dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois. 

Quel que soit le contexte actuel dans cette commune populaire à l’est de Paris en proie à des violences urbaines, il est « hors de question de justifier ces comportements de violence », a martelé la magistrate.

« Ce n’est pas les policiers qui vont déclencher ce qui va se passer après mais c’est eux qu’on attend pour démarrer les hostilités », a estimé la représentante du ministère public, pour étayer davantage le délit d’embuscade. 

La justice reproche aux cinq prévenus poursuivis pour « embuscade » d’avoir le lundi soir, « attendu un certain temps les fonctionnaires de la police nationale dans le but caractérisé de commettre à leur encontre (…) des violences avec usage ou menace d’une arme, en plongeant le quartier dans l’obscurité, amassant pierres et divers projectiles, et ce en réunion ».

Les prévenus ont tous nié les faits et leurs avocats ont demandé la relaxe. 

Après les multiples appels au calme lancés par Théo et sa famille, la nuit de mardi à mercredi a été calme à Aulnay-sous-Bois. Mais des incidents ont éclaté dans plusieurs autres communes de Seine-Saint-Denis, où notamment une vingtaine de véhicules ont été brûlés, selon la préfecture de police. 

Théo, toujours hospitalisé en raison de graves blessures dans la zone rectale, s’est vu prescrire 60 jours d’incapacité totale de travail (ITT).

Dimanche, les quatre policiers impliqués ont été mis en examen pour violences volontaires en réunion, et l’un d’entre eux est également accusé de viol. Ils ont tous été suspendus par une décision du ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux.

Carcasse d'une voiture brûlée dans le quartier de la Rose des Vents, aussi appelé Cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois le 7 février 2017. © AFP

© AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT
Carcasse d’une voiture brûlée dans le quartier de la Rose des Vents, aussi appelé Cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois le 7 février 2017

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