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Baptême du feu à l’assemblée pour A Here ia Porinetia

©CP/Radio1

Nicole Sanquer est devenue ce jeudi matin présidente du 4e groupe politique à l’assemblée, A Here ia Porinetia. Nuihau Laurey a fait entendre la voix du nouveau groupe, notamment en demandant plus d’équité dans les financements accordés aux communes. En retour, une volée de bois vert de la part de l’ancienne maison-mère, qui demande aux démissionnaires de rendre leurs mandats.

Un nouveau groupe parlementaire à l’assemblée de la Polynésie française est né, avec le minimum requis de 6 membres : autour de Nicole Sanquer et Nuihau  Laurey, tous deux également parlementaires nationaux, on retrouve trois élus démissionnaires du Tapura – Bernard Natua, Félix Tokoragi et Teura Tarahu-Atuahiva – et Vaitea Le Gayic du Tahoeraa, venue faire le nombre avec l’assentiment de Gaston Flosse.

C’est pour « être force de proposition et peut-être être entendus par le gouvernement », notamment sur la gestion de la crise actuelle, dit Nicole Sanquer, que ces élus se sont décidés à créer leur groupe.

C’est aussi, dit-elle, pour « faciliter notre travail de législateurs » : le règlement intérieur de l’assemblée est tel que les non-inscrits comme elle-même et Nuihau Laurey, en rupture depuis quelque temps avec le Tapura Huiraatira, ne pouvaient bénéficier des moyens accessibles aux groupes constitués.

C’est surtout l’aboutissement d’une dégradation des relations entre Nicole Sanquer et Nuihau Laurey d’une part et le Tapura d’autre part. « Et puis on a eu cette semaine, lundi une première démission, mardi une autre, et mercredi la dernière, et évidemment ça peut interroger sur ces relations dégradées avec le gouvernement et le parti Tapura Huiraatira. » Elle estime que le parti présidentiel « retombe dans les travers du passé ».

« On n’est pas dans une opposition systématique », dit Nuihau Laurey

Nuihau Laurey insiste comme Nicole Sanquer que le nouveau groupe n’est pas « dans une opposition systématique au gouvernement. Le sujet de fond (…) c’est la gestion de la crise par le gouvernement et le président. D’autres pays ont fait d’autres choix, et ça n’est pas une insulte au gouvernement que de le dire. »

Les yeux doux aux communes

Le sénateur a bien l’intention de faire des propositions de loi, chose qu’on ne voit guère à l’assemblée qui traite le plus souvent des projets de loi émanant du gouvernement. « C’est ce que j’ai fait ce matin », dit-il, en référence au texte concernant le remboursement par le Pays aux communes de 40% de certaines dépenses sociales exceptionnelles durant le confinement, et dont il a demandé le retrait pour pouvoir solliciter la participation de l’État par souci d’équité. « Je ne retirerai jamais le texte », a tonné Édouard Fritch en accusant Nuihau Laurey de démagogie – il ne s’agit que d’une dépense estimée à 70 millions pour le Pays –  et d’électoralisme à l’approche des sénatoriales. Le texte est d’ailleurs passé à 37 voix et 17 abstentions. « Sur le collectif budgétaire, rappelle le sénateur,  j’avais aussi fait un certain nombre de propositions (comme porter le FIP de 17% à 20% des recettes fiscales du Pays pour adoucir le choc financier attendu, ndlr). Teva Rohfritsch avait répondu que ça allait conduire à une perte financière pour le Pays, ça n’est pas ma conception. Le fait du prince… moi j’ai plus confiance dans le FIP que dans n’importe quel président pour bien répartir les aides aux communes. »

Le Tapura aux démissionnaires : « rendez vos mandats »

Outre les reproches tonitruants adressés à son collègue sénateur par Lana Tetuanui, le Tapura a dégainé un communiqué sur la démission de ses trois élus, déplorant « ces comportements égocentriques inopportuns qui décrédibilisent les femmes et les hommes politiques de notre Pays au moment où ce dernier en a le moins besoin. Conformément à leurs engagements signés en juin 2018, nous attendons des deux précédents démissionnaires ainsi que des deux nouveaux, tous les quatre élus sur les listes Tapura aux élections territoriales de 2018 qu’ils aient le courage de rendre leur mandat de représentant. » Avant de conclure : « Force est de constater que sa gouvernance basée sur le consensus, la responsabilité, la loyauté et la discipline de chaque élu dérange et gêne ceux qui n’arrivent pas à assumer leurs défaites à l’issue des dernières élections communales et des récents renouvellements des syndicats intercommunaux »

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1 Commentaire

  1. lesagetahiti
    21 août 2020 à 7h09 — Répondre

    je pense que le TAPURA doit changer de communicant, car ces communiqués manquent de dignité
    ne sait-il pas que dans la République, le mandat impératif est nul ?
    on peut penser que les gens élus sur une liste ont AUSSI des qualités personnelles
    et dans l’histoire politique du Pays, on n’a jamais vu un élu « rendre » son mandat
    enfin, la liberté d’expression est un atout même dans un parti politique: en France il n’y a pas de whisp au Parlement pour châtier les opinions divergentes

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