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Bartolone veut un duel Hollande-Valls, le PCF choisit Mélenchon

Paris (AFP) – La gauche a affiché samedi le visage de la désunion pour la présidentielle, Claude Bartolone appelant François Hollande et Manuel Valls à s’affronter à la primaire du PS, le PRG s’en détachant avec sa propre candidate, le PCF se ralliant pour sa part à Jean-Luc Mélenchon.

– BARTOLONE, UN PAVE DANS LA MARE

Visiblement toujours aussi en colère contre le chef de l’État -auquel il reproche des propos peu amènes à son égard dans le récent livre « Un président ne devrait pas dire ça »- le président PS de l’Assemblée a troublé un rare moment d’union à gauche.

Lors du « Carrefour des gauches et de l’écologie » à Bondy (Seine-Saint-Denis), une initiative signée Martine Aubry pour tenter de ressusciter la gauche « rouge-rose-verte », il a plaidé pour la participation à la fois de François Hollande et Manuel Valls à la primaire organisée en janvier par le PS. Ce serait un « électrochoc » salutaire, a-t-il ajouté en prenant soin d’évoquer aussi la participation d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon…

Un président et son Premier ministre dans une même compétition? Une hérésie institutionnelle aux yeux de beaucoup, à commencer par les hollandais. « Irresponsable, pas crédible », a dénoncé sur place Kader Arif. L’initiative a en revanche ravi les vallsistes, Francis Chouat y voyant « la preuve que la seule évidence, c’est qu’il n’y a plus d’évidence institutionnelle ».

La sortie de Bartolone n’a pas été du goût de tous les participants. « Il a gâché la fête », a déploré la députée Marie-Arlette Carlotti, qui y voit « la réaction d’un homme blessé ».

– LE PCF CHOISIT MELENCHON, SANS ENTHOUSIASME

Comme en 2012, mais dans des conditions beaucoup moins avantageuses, les communistes ont décidé de se ranger derrière la candidature de Jean-Luc Mélenchon, désormais leader de la France insoumise. Après moult péripéties et sans véritable enthousiasme.

Les militants communistes se sont prononcés à 53,6% en faveur d’un soutien à Mélenchon contre 46,4% qui préféraient une candidature indépendante. Un vote à rebours de la décision des cadres du parti, le 5 novembre (55% en faveur d’un candidat communiste), qui avaient eux-mêmes désavoué le patron du PCF, Pierre Laurent, rallié à Mélenchon.

« Le cadre commun n’existe plus comme en 2012 avec le Front de Gauche et le PCF mènera une campagne autonome », a assuré à l’AFP le porte-parole du parti, Olivier Dartigolles, en saluant un vote majoritaire favorable à « ne pas ajouter un bulletin de vote dans un paysage, à gauche, déjà très marqué par la désunion et la division ».

« Les communistes ont compris que c’est la seule candidature pour éviter un second tour droite-extrême droite », s’est félicité Alexis Corbière, porte-parole de la campagne de M. Mélenchon. 

Partisan de l’indépendance, le chef de file du groupe Front de Gauche à l’Assemblée, André Chassaigne, avait mis en garde mercredi contre un ralliement à M. Mélenchon, y voyant « un coup fatal porté au PCF ».

– LE CAVALIER SEUL DU PRG

Une candidature de plus à gauche. Le Parti radical de gauche, partenaire loyal de Hollande depuis le début du quinquennat, a décidé samedi, à une large majorité (344 voix contre 46), d’investir sa présidente, l’ex-ministre Sylvia Pinel, 39 ans, candidate à la présidentielle de 2017… sans passer par la case primaire de la gauche.

En 2011, le PRG avait pourtant participé à la primaire organisée par le Parti socialiste. « Le PS fait le choix de préserver ses équilibres internes, ce choix peut conduire la gauche de gouvernement à sa perte, ce choix ne peut pas être le nôtre », a justifié Mme Pinel.

Le petit parti est traversé par des vents contraires, avec en son sein des partisans d’un soutien à Macron et d’autres à Valls.

« Ils font monter les enchères, comme ils l’avaient fait l’année dernière pour les investitures aux élections régionales », soupire une source gouvernementale.

La maire de Lille Martine Aubry et le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone à Bondy, le 26 novembre 2016
. © AFP

© AFP PATRICK KOVARIK
La maire de Lille Martine Aubry et le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone à Bondy, le 26 novembre 2016

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