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Baupin "conteste toute tentative de harcèlement et d'agression"

Paris (AFP) – Le député écologiste Denis Baupin conteste farouchement toute accusation de harcèlement sexuel ou d’agression sexuelle, dans un entretien à paraître jeudi dans L’Obs, reconnaissant cependant « des jeux de séduction ».

« J’affirme de toute ma vie n’avoir jamais commis de harcèlement sexuel ni d’agression sexuelle », assure-t-il dans sa première réaction dans les médias depuis la diffusion le 9 mai de témoignages de femmes le mettant en cause.

Interrogé sur l’accumulation des témoignages révélés par France Inter et Mediapart, M. Baupin « conteste toute tentative de harcèlement et d’agression ». « Je ne vais pas spéculer sur les motivations de ces femmes. Mais il est possible que du fait des désaccords politiques profonds à EELV, il puisse y avoir une relecture d’épisodes anciens », suggère-t-il.

Le député réfute une par une les différentes accusations. A propos de la scène décrite par Sandrine Rousseau, qui remonte à octobre 2011, lors d’une réunion d’Europe Ecologie-Les Verts à Montreuil, M. Baupin relève qu »il est impossible de démontrer que quelque chose n’a pas eu lieu », mais estime qu' »il y a de nombreuses invraisemblances ».

« A un moment donné, j’ai voulu faire une pause », avait raconté Sandrine Rousseau. « Dans le couloir qui longe la salle, Denis Baupin est venu. Il m’a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine, et a cherché à m’embrasser. Je l’ai repoussé violemment ».

En ce qui concerne le témoignage d’Isabelle Attard, députée du Calvados, évoquant « du harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces », M. Baupin répond que « ce n’était pas des SMS salaces, plutôt de compliment, de séduction… ». 

Il précise avoir « retrouvé ces SMS » et les avoir confiés à son avocat « pour que la police puisse en avoir connaissance ». « Ce sont des jeux de séduction ».

« Le jeu était assumé de part et d’autre », assure-t-il encore à propos des accusations d’Elen Debost, adjointe écologiste au Mans.

Réfutant le qualificatif de « DSK des Verts », le député ne nie pas avoir « longtemps été dans le registre de la séduction et dans une forme de libertinage correspondant à la culture des écologistes ». « Je n’ai rien fait d’illégal, mais j’ai pu être ressenti comme quelqu’un de lourdingue ».

Interrogé sur son épouse, Emmanuelle Cosse, ministre du Logement, M. Baupin se dit « furieux que tout cela puisse nuire à son action en tant que ministre ».

« Je ne crois pas que ces femmes soient des affabulatrices ou des complotistes », a réagi l’actuel secrétaire national d’EELV, David Cormand, sur iTELE. « Je ne suis pas juge des âmes. Ce que je peux vous dire c’est que je n’ai aucune raison de douter de la parole des nombreuses femmes qui ont apporté leur témoignage, à visage découvert pour un grand nombre d’entre elles, par rapport aux agissements de M. Baupin ».

L’Obs indique que M. Baupin a rencontré à deux reprises, les 29 et 30 mai, deux journalistes accompagné d’un photographe au cabinet parisien de son avocat et en présence de celui-ci.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. Une partie des faits pourrait être touchée par la prescription, qui est de trois ans pour les délits d’agression et harcèlement sexuels.

Denis Baupin le 4 avril  2015 à Paris. © AFP

© AFP/Archives Bertrand GUAY
Denis Baupin le 4 avril 2015 à Paris

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