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Bernie Sanders appelle au rassemblement autour d'Hillary Clinton

Philadelphie (Etats-Unis) (AFP) – La convention du parti démocrate qui doit investir Hillary Clinton pour la présidentielle américaine s’est ouverte lundi à Philadelphie sur une image de désunion, les partisans incontrôlables de Bernie Sanders laissant éclater leur mécontentement.

L’ancienne secrétaire d’Etat, qui espère succéder à Barack Obama et devenir la première femme présidente des Etats-Unis, doit rassembler pour l’emporter face au républicain Donald Trump lors du scrutin du 8 novembre.

Mais si son rival malheureux des primaires, Bernie Sanders, a appelé à se ranger derrière elle, ses partisans ne décolèrent pas contre Hillary Clinton, qui représente à leurs yeux une trahison des idéaux progressistes.

Pendant ce temps, Donald Trump s’amusait de ce désordre, après que sa propre convention d’investiture à Cleveland la semaine dernière fut émaillée de polémiques.

« Je suis très étonné que Bernie se soit couché comme ça. Il s’est couché », a-t-il lancé lors d’un meeting à Roanoke.

A l’intérieur de la salle de basket de Philadelphie, les délégués pro-Sanders se sont bruyamment manifestés tout au long de la première journée de convention, interrompant les orateurs à chaque fois qu’ils prononçaient le nom d’Hillary Clinton, scandant: « Bernie! Bernie! »

Les délégués d’Hillary Clinton ont contré par leurs propres « Hillary! », dans un concours de décibels.

« Clinton ne peut pas battre Trump, point final. Un sandwich jambon-beurre pourrait battre Trump mais Clinton n’en est pas capable », argue dans la section du Michigan la déléguée Melissa Arab, insensible aux appels au calme du sénateur du Vermont.

Bernie Sanders doit s’exprimer à la tribune dans la soirée. Il a lui-même été hué par une partie de ses délégués lors d’une réunion matinale, pour avoir appelé à voter Clinton.

Et il a envoyé un message pour leur demander de ne pas créer d’incident.

« Je vous demande, comme faveur personnelle pour moi, de ne pas lancer d’acte de protestation ou de manifestation dans la convention », a-t-il écrit dans un courriel.

Cette attitude était saluée par le camp Clinton. Un délégué du Tennessee, Jim Johnson, s’est dit « très satisfait de la façon dont Bernie tente de rassembler ses partisans ».

– Démission de la chef du parti –

Outre Bernie Sanders, la Première dame Michelle Obama ainsi que la sénatrice Elizabeth Warren, ancienne professeur de droit à Harvard et farouche militante anti-Wall Street, sont attendues à la tribune au premier jour de cette convention censée mettre en scène le rassemblement de la famille démocrate.

« Voilà l’Amérique de Donald Trump: une Amérique de peur et de haine. Une Amérique où tout s’effondre. Blancs contre Noirs et Latinos. Chrétiens contre musulmans et juifs », déclarera Elizabeth Warren, selon des extraits diffusés en avance.

Les derniers préparatifs de la convention ont été secoués par la publication ce week-end par le site Wikileaks de près de 20.000 messages échangés par des responsables du parti démocrate, dérobés par des pirates informatiques soupçonnés d’être liés aux autorités russes.

Ces responsables, dont la présidente du parti Debbie Wasserman Schultz, s’y montrent très critiques envers Bernie Sanders, confirmant les soupçons de partialité en faveur d’Hillary Clinton, notamment dans l’organisation des débats télévisés.

Déjà sur la sellette, elle n’a pas résisté à la controverse et a annoncé dimanche sa démission à compter de la fin de la convention. Elle n’est pas intervenue à la tribune du tout.

Tentant d’éteindre l’incendie, la direction du parti a présenté lundi ses « sincères excuses » à Bernie Sanders, reconnaissant des « remarques inexcusables » contenues dans les messages.

– Moscou à la manoeuvre? –

L’entourage d’Hillary Clinton s’est publiquement étonné que ces messages internes aient été publiés quelques jours seulement avant la convention. Robby Mook, directeur de campagne, a sous-entendu que Moscou essayait d’influencer le scrutin américain car les hackers soupçonnés ont des liens avec les autorités russes.

Il a évoqué des propos de Donald Trump considérés comme pro-russes, notamment lorsqu’il a dit la semaine dernière que sous sa présidence, les Etats-Unis n’interviendraient pas automatiquement pour protéger les pays baltes en cas d’agression.

Les démocrates craignent que la polémique ne continue d’empoisonner la convention. La présidente par intérim du parti, Donna Brazile, a prévenu que des milliers d’autres messages seraient vraisemblablement publiés prochainement.

Dans les rues de Philadelphie (est), des centaines de partisans de Sanders opposés à l’intronisation de Clinton ont une nouvelle fois battu le pavé.

La candidate a besoin d’une convention réussie. Donald Trump s’est hissé à égalité voire légèrement en avance sur elle dans deux sondages. Selon CNN, le républicain recueillerait 48% des intentions de vote, contre 45% pour la démocrate.

Des partisans de Bernie Sanders manifestent leur refus de soutenir Hillary Clinton, le 25 juillet 2016 à Philadelphie. © AFP

© AFP NICHOLAS KAMM
Des partisans de Bernie Sanders manifestent leur refus de soutenir Hillary Clinton, le 25 juillet 2016 à Philadelphie

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