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Bronchiolite : faut-il en finir avec la kiné respiratoire ?


Bronchiolite : les urgences sont saturées by Europe1fr

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PRATIQUE DÉSUÈTE ? – Traumatisante pour certains, inutile pour d’autres, la technique de kinésithérapie respiratoire montre certaines limites.

Chaque année en France, 450.000 nourrissons sont touchés par la bronchiolite. Votre enfant est encombré, et vous avez mal pour lui. A partir de ce moment, le schéma est quasiment identique à chaque fois : rendez-vous chez le pédiatre puis prescription de séances de kinésithérapie respiratoire. Seulement voilà, cette technique a été à maintes reprises décriée.

La kiné respiratoire ne réduit pas la durée d’hospitalisation. En 2010, une étude française publiée dans PLoS Medicine assure que cette technique ne réduit pas significativement la durée d’hospitalisation pour les bébés atteints de bronchiolite. « Notre étude tord le cou à la prescription systématique et aveugle de la kinésithérapie à l’hôpital », commente à l’époque l’un des auteurs de l’étude, le Docteur Vincent Gadjos. Deux ans plus tard, bis repetita dans la revue Prescrire. Dans une vaste étude, le Réseau Cochrane recense neuf essais de kinésithérapie respiratoire avant de remettre largement en cause la méthode française, la technique dite d’accélération du flux expiratoire. Là aussi, les conclusions sont les mêmes : la kinésithérapie respiratoire n’accélère pas la guérison des nourrissons hospitalisés.

Le seul traitement qui marche, c’est de bien nettoyer le nez avec du sérum physiologique

« Cette étude ne concerne que les cas graves », déplore cependant Jean-François Dumas, secrétaire général du Conseil national de l’ordre des masseurs kinésithérapeutes. L’étude publiée dans la revue Prescrire ne concernait effectivement que les bébés hospitalisés. Chaque année en France, 30.000 nourrissons de moins d’un an sont admis aux urgences pour des cas de bronchiolite, ce qui représente seulement 3% de l’ensemble des bronchiolites sur le territoire.

« La kiné respiratoire accompagne l’enfant vers un mieux-être respiratoire ». Selon l’Union régionale des médecins libéraux d’Île-de-France citée par Sciences et Avenir, la kinésithérapie respiratoire est prescrite dans 82,5 à 99% des cas en France. « Elle n’a jamais eu pour but de guérir la bronchiolite », nuance d’emblée Bruno Borrel, kinésithérapeute au Centre Hospitalier de Versailles. « Elle permet simplement d’accompagner l’enfant vers un mieux-être respiratoire ».

Des effets secondaires ? Si la kiné respiratoire ne fait qu’améliorer le confort respiratoire de l’enfant, quel est finalement le problème ? Très souvent pointée du doigt, cette technique l’est surtout pour ses effets secondaires. Le même article de la revue Prescrire fait état de vomissements, de douleurs et même de rares cas de côtes fracturées. Le pédiatre infectiologue Robert Cohen fait partie des anti-kiné respiratoire. « Aucune étude montre l’intérêt de cette pratique et pourtant, on continue de la prescrire en France, c’est totalement aberrant », s’étrangle-t-il. « En Europe du Nord, on ne le fait plus. En Allemagne non plus ni dans les pays du Sud. C’est juste du baratin qui fait mal aux nourrissons ».

Bébé-kiné

« Il faut en finir avec la prescription systématique ». « Globalement, aucune mesure n’est réellement efficace », concède le Docteur Marie-Aliette Dommergues, du Centre hospitalier de Versailles. « Le seul traitement qui marche, c’est de bien nettoyer le nez avec du sérum physiologique ». « La liberté des voies aériennes est capitale », abonde son confrère Bruno Borrel qui milite pour « des prescriptions au cas par cas de la kinésithérapie respiratoire ».

Au-delà du cliché du kiné tortionnaire qui fait pleurer votre enfant, ce praticien joue un rôle essentiel de veille sanitaire. « Quand des bébés ne sont pas encore hospitalisés mais très gênés pour respirer, le kiné, rappelle la pédiatre Marie-Aliette Dommergues, est le référent qui va conseiller les parents d’aller ou non aux urgences ».

Quels sont les symptômes de la bronchiolite ? 

La bronchiolite est une infection virale respiratoire. Elle s’observe chez les enfants de moins de deux ans et plus particulièrement chez les nourrissons de moins de six mois. Une bronchiolite commence comme un banal rhume accompagné d’une fièvre pas trop importante (38-38,5°C). Votre bébé va ensuite tousser. Dans les 24 à 72h, cette toux va se transformer en gêne respiratoire. Souvent, votre enfant aura du mal à dormir et manquera d’appétit.

Source : Europe1

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