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Canada: la police tue un jihadiste sur le point d'actionner une bombe

Ottawa (AFP) – La police fédérale canadienne a abattu mercredi soir un sympathisant de l’EI qui s’apprêtait à actionner un engin explosif dans l’Ontario (centre), en lien direct avec ce que la police avait qualifié plus tôt de « menace terroriste potentielle ».

Le jeune Canadien de 24 ans avait été arrêté l’an dernier pour ses sympathies affichées sur les réseaux sociaux avec le groupe jihadiste Etat islamique. Il avait été libéré en février et placé sous strict contrôle judiciaire, selon les médias locaux.

Il a été tué au moment où il s’apprêtait à actionner un engin explosif, a confié un membre de sa famille à la chaîne publique CBC, répétant ce que la police lui avait dit.

« Un suspect a été identifié et les mesures appropriées ont été prises afin de s’assurer qu’il n’y ait aucun danger pour la sécurité publique », avait indiqué la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) sans autre détail.

La police avait précisé avoir obtenu une « information crédible indiquant une menace terroriste potentielle ».

Originaire de Winnipeg (Manitoba, centre), Aaron Driver avait interdiction de quitter la petite localité de Strathroy, à 30 km à l’ouest de London (Ontario). C’est là que la police est intervenue, accompagnée d’une unité de l’armée, selon les images diffusées tard mercredi soir.

Il aurait déclenché un premier engin explosif qui l’aurait blessé ainsi qu’une autre personne, et c’est quand il s’apprêtait à actionner un deuxième engin que la police l’aurait abattu, selon la CBC.

Selon la chaîne CTV News, citant un document confidentiel, le jeune homme voulait déclencher un engin explosif dans un endroit très fréquenté, comme un aéroport ou un centre commercial.

– Suspect ciblé dès 2014 –

« Le gouvernement surveille avec vigilance toutes les menaces potentielles et des mesures solides sont en place pour y répondre », a assuré le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale.

A la suite de l’opération, le ministre a indiqué avoir « discuté de la situation avec le Premier ministre Justin Trudeau afin de confirmer que la sécurité publique a été protégée adéquatement et qu’elle le demeure ».

« La GRC discutera des détails opérationnels en temps opportun », a ajouté le ministre.

Le suspect avait été ciblé par les services de renseignement dès l’automne 2014 juste après les attaques successives au Québec et dans la capitale fédérale Ottawa perpétrées par des jeunes radicalisés aux idées jihadistes. Deux membres des forces armées avaient été tués.

Dans une première attaque, un jeune Québécois avait volontairement écrasé avec son véhicule un militaire sur un parking à Saint-Jean-sur-Richelieu, à 40 km au sud-est de Montréal, avant d’être abattu par la police.

Deux jours plus tard, le 22 octobre, un autre avait tiré sur un soldat en faction devant le monument aux morts d’Ottawa avant de s’engouffrer dans le Parlement où il avait aussi été tué par les forces de sécurité à quelques mètres d’une salle où plusieurs membres du gouvernement étaient réunis.

Suite à ces attaques, le gouvernement conservateur au pouvoir avait fait voter une loi antiterroriste en donnant plus de pouvoirs aux services de renseignement et à la GRC, notamment pour prévenir le départ de jeunes Canadiens en Syrie pour rejoindre les combattants du groupe Etat islamique (EI).

Le Canada s’est associé en septembre 2014 à la coalition internationale contre l’EI. Après son arrivée au pouvoir à l’automne dernier, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a réduit son engagement avec le retrait des avions de combat des forces de la coalition tout en prévoyant l’envoi de plus de conseillers militaires en Irak.

Au lendemain de l’attentat de Nice (sud-est de la France) qui a fait 85 morts en juillet, M. Trudeau avait réaffirmé sa volonté de « combattre le terrorisme sous toutes ses formes » et de travailler en étroite collaboration avec les pays alliés.

La police scientifique canadienne à Ottawa lors de l'attentat du 22 octobre 2014. © AFP

© AFP/Archives Lars Hagberg
La police scientifique canadienne à Ottawa lors de l’attentat du 22 octobre 2014

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