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Cazeneuve relance le chantier d'un islam "ancré dans les valeurs de la République"

Paris (AFP) – Le ministre de l’Intérieur organise lundi une « journée de consultations sur l’islam de France », ambitionnant de mieux « ancrer dans les valeurs de la République » une religion au coeur de débats fiévreux dans un pays ciblé par les jihadistes.

La polémique politique autour du burkini, tenue de bain islamique qui a enflammé les esprits cet été, est loin d’être retombée. Mais lundi sera un autre jour, grâce à ces consultations menées par Bernard Cazeneuve Place Beauvau, espèrent des responsables musulmans. « Cet épisode positif va mettre fin à la séquence nauséabonde du burkini », veut croire le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech.

Fil rouge de cette journée: une série de réunions avec des responsables cultuels, personnalités de la société civile et parlementaires pour mettre sur pied la future « fondation pour l’islam de France ».

Cette structure est en gestation depuis des mois mais sa préparation a été accélérée après l’attentat de Nice (86 morts) et l’assassinat d’un prêtre près de Rouen par des jihadistes en juillet.

Objectif de cette fondation laïque et de l’association cultuelle qui lui sera adossée: lever des financements français, alors que ceux venant de l’étranger sont jugés peu transparents.

Jean-Pierre Chevènement, 77 ans, va en prendre la présidence. Mais le choix d’un non-musulman a suscité de l’incompréhension dans les rangs de la deuxième confession de France (plus de 4 millions de croyants estimés) et la classe politique.

« Je pense que comme ancien ministre de l’Intérieur moi-même, je ne pouvais pas refuser de contribuer à cette oeuvre d’intérêt public », explique à l’AFP l’intéressé, qui avait lancé en 1999 une « consultation des musulmans de France » ayant abouti, quatre ans plus tard, à la création du CFCM.

« Qu’un grand républicain en prenne la tête au moment de sa création, avec en son sein de nombreux musulmans, revêt une vraie dimension symbolique, puisque cette nouvelle structure sera le pont entre la République et les musulmans de France », plaide Bernard Cazeneuve dans un entretien publié dimanche soir sur le site du quotidien La Croix.

Séparation de l’Etat et des cultes oblige, la « Fondation pour l’islam de France », qui succèdera à l’automne à une « Fondation des oeuvres de l’islam de France » mort-née en 2005 en raison de dissensions internes, ne traitera que de questions profanes: financement de thèses d’islamologie, de bourses pour favoriser l’accès aux diplômes universitaires de formation civile et civique mis en place pour imams et aumôniers…

Son conseil d’administration comprendra onze personnes, parmi lesquelles le président du CFCM et trois représentants de l’Etat.

En outre, un « conseil d’orientation » composé d’une vingtaine de personnes sera chargé de chercher les projets à financer. Tous ne seront pas des responsables du culte musulman. « Il y a un vivier de gens – professeurs, avocats, cadres supérieurs… – qui veulent se mobiliser et ne sont pas assez visibles dans le débat », glisse-t-on Place Beauvau.

– Garantir la transparence –

Une association cultuelle, où l’Etat sera absent, complètera ce meccano complexe: elle s’occupera du financement de la formation théologique des cadres musulmans et de la construction des mosquées. « Nous souhaitons que transitent par elle des fonds dont elle garantira la transparence: non pas une taxe mais une contribution – volontaire et négociée – des acteurs de la filière halal, ainsi que les dons des fidèles », a précisé le ministre.

Beauvau voit dans la relance de la fondation une « nouvelle étape » dans un processus déjà marqué, en juin 2015 puis mars 2016, par la convocation d’une « instance de dialogue » élargie, censée pallier les carences du CFCM.

« L’objectif est de faire émerger de manière volontariste, dans le respect de la laïcité, dans le dialogue et le respect mutuel, un islam de France ancré dans les valeurs de la République », résume Bernard Cazeneuve.

Pour Anouar Kbibech, « donner aux institutions musulmanes des moyens financiers va contribuer à renforcer leur rôle dans la prévention de la radicalisation, en particulier via l’habilitation des imams ».

Selon lui, pour cette fondation, « tout le monde est dans un esprit constructif afin que, cette fois-ci, ce soit la bonne ».

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et le président du conseil français du culte musulman Anouar Kbibech, à Paris, le 24 août 2016. © AFP

© AFP/Archives MATTHIEU ALEXANDRE
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et le président du conseil français du culte musulman Anouar Kbibech, à Paris, le 24 août 2016

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2 Commentaires

  1. Lacoste
    29 août 2016 à 6h00 — Répondre

    Lui, ni les autres politiques dont Vals, Komery, Valaud Belkacem n’ont rien compris..!! L’islamisation de la France..On n’en veux pas..! C’est pourtant clair et facile a comprendre, même pour eux…!

  2. simone grand
    29 août 2016 à 16h55 — Répondre

    m Cazeneuve a bien du courage mais nommer un non musulman à la têt d’une réflexion sur l’islam m’a l’air bizarre. En outre, c’est là où il y a le plus de mosquées et de minarets qu’il y a le plus d’attentats. Alors pourquoi en financer?

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