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Ce que l'on sait du kidnapping de la propriétaire d'un palace cannois

Nice (AFP) – L’inquiétude allait croissant mardi plus de 24 heures après l’enlèvement de la propriétaire d’un palace de Cannes, kidnappée en plein jour lundi à Nice en sortant d’une pharmacie près de chez elle et déjà victime d’une tentative d’enlèvement en 2013.

Une enquête a été ouverte pour « enlèvement et séquestration en bande organisée » et « association de malfaiteurs ». Aucune piste n’est exclue par la police judiciaire de Nice. « Il y a des investigations urgentes en cours, tous azimuts, et des choses qu’on ne peut pas divulguer, pour préserver l’enquête et peut-être une vie », a-t-on indiqué de source proche du dossier.

La victime, Jacqueline Veyrac, dont l’identité a été révélée plusieurs heures après son enlèvement lundi midi, est âgée de 76 ans. Mère de trois enfants et grand-mère, veuve, elle est avec son fils à la tête du Grand Hôtel de Cannes, un palace cinq étoiles sur la Croisette, et d’un restaurant gastronomique de Nice, La Réserve. Le personnel des deux établissements a reçu pour consigne de ne pas communiquer.

« On ne fait pas de commentaires sur ce malheureux fait. C’est une affaire personnelle des propriétaires », a-t-on indiqué au Grand Hôtel. 

Le kidnapping s’est déroulé comme dans un film. Mme Veyrac sortait d’une pharmacie près de son domicile, Le Palais du Soleil, un bel immeuble dominant un square dans un quartier bourgeois et passant de Nice où la famille possède plusieurs appartements. Son garage est derrière chez elle.

« Quelqu’un l’avait servie et c’est en sortant que çà s’est passé », raconte Jacques Valero, le pharmacien chez qui Mme Veyrac s’était déjà réfugiée en 2013 lors de la première tentative d’enlèvement.

– une femme dynamique à l’élégance sobre –

Mme Veyrac allait monter dans sa voiture. Soudain, des individus surgissent, l’empoignent en lui cachant le visage et l’embarquent de force à bord d’un véhicule utilitaire qui démarre aussitôt.

« C’est une factrice qui a vu la scène et est entrée (dans la pharmacie), très choquée, nous dire que quelqu’un s’était fait kidnapper dans la petite rue. Mon associée a tout de suite appelé la police. D’après ce que j’ai entendu, ils étaient deux hommes cagoulés et le conducteur, pas cagoulé », rapporte le pharmacien. 

En 2013, année où Mme Veyrac avait fêté les 50 ans du Grand Hôtel, « ils l’avaient pratiquement mise dans le coffre mais elle avait réussi à se débattre », se souvient-il, en se rappelant encore de l’incrédulité des policiers quand il les avait prévenus.

Mme Veyrac n’a pourtant jamais affiché un luxe tapageur et n’avait rien d’une mondaine. Elle est décrite par tous ceux qui l’ont approchée comme une femme simple et dynamique à l’élégance sobre, « mocassins, pantalons, du noir ou du gris » selon son pharmacien. « On ne pouvait pas soupçonner tout ce qu’elle a », dit-il en allusion au patrimoine de la famille Veyrac, notamment immobilier.

« On est plus que désolés », souffle la gérante de la petite brasserie Le Victor Hugo où la famille Veyrac a ses habitudes. « Ce sont des gens simples, adorables, gentils, pas la mafia et le fils aussi, c’est un amour. Ils étaient proches, toujours ensemble », dit-elle,  « On lui avait dit de prendre un garde du corps », ajoute-t-elle, la voix nouée par l’émotion.

A mesure que les heures passaient, l’affaire prenait un tour mystérieux. Des recherches de la police technique étaient en cours mardi sur le 4×4 de Mme Veyrac, abandonné par les ravisseurs. Les nombreuses caméras de surveillance de Nice pourraient aussi aider l’enquête.

Selon le quotidien 20 Minutes, citant Me Sophie Jonquet, l’avocate des Veyrac, « les ravisseurs sont entrés en contact avec Gérard (le fils) lundi en début d’après-midi ». « La famille est particulièrement affectée et n’entend pas faire de déclarations à ce stade. Trop de commentaires ont déjà été faits et je ne veux pas mettre ma cliente en danger », a indiqué à l’AFP Me Jonquet, sans autre précision.

« Une dame de cet âge enlevée dans ces conditions, nous sommes tous très inquiets », indiquait dès lundi soir le procureur de la République Jean-Michel Prêtre.

Vue extérieure en date du 11 mai 2015 du "Grand Hôtel" à Cannes. © AFP

© AFP LOIC VENANCE
Vue extérieure en date du 11 mai 2015 du « Grand Hôtel » à Cannes

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