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Centre d’accueil, porte-à-porte… Les mairies appuient sur la prévention « pour éviter le reconfinement »

Le Haussariat et le Pays fixent les règles sanitaires, mais ce sont bien les mairies qui sont sur le terrain pour appliquer. Ce matin la tavana de Arue Teura Iriti participait à une opération de sensibilisation quand les équipes de la mairie de Pirae, elles, ouvraient un centre d’accueil et d’isolement pour les cas positifs. L’objectif est le même : limiter la propagation du virus, éloigner la saturation de l’hôpital, et, peut-être, éviter un reconfinement.

À chaque commune son plan de sauvegarde, à chacune sa stratégie. Ce matin, à Arue, c’était sur le « maintien du lien avec les administrés » qu’on voulait insister. Ainsi, la tavana Teura Iriti accompagnait les équipes de guides sanitaires – ils seront bientôt une quinzaine sur la commune – dans leur tournée quotidienne auprès des habitants. L’idée de ce porte-à-porte : se renseigner sur les besoins de chacun, mais surtout informer. Pour l’élue Tahoera’a, il faut « venir, et revenir » à la rencontre de la population, vu les chiffres inquiétants de l’épidémie. Aucun doute : respecter les gestes barrières, les interdictions de rassemblements, même dans le cercle privé, c’est « la seule solution » pour atténuer la propagation du virus, et protéger les plus âgés.

La mairie d’Arue propose des « kits sanitaires » aux foyers qui manquent de moyens de protection, et a mis en place des mesures d’aides d’urgence pour les familles dans lesquelles des cas Covid sont détectés. « Ce qu’on leur dit, c’est que l’objectif premier c’est d’éviter un reconfinement », insiste Teura Iriti. Un nouvel épisode comme celui de mars, avril et mai, serait « un autre stress, une autre maladie » pour le pays, avec notamment des pertes d’emplois dans la commune comme ailleurs au fenua. “Ça sera un cercle vicieux », insiste-t-elle. Et pourtant, l’élue partage l’analyse d’Édouard Fritch et Dominique Sorain : en cas de saturation du CHPF, la Polynésie n’aura pas le choix. « Si l’hôpital ne peut plus recevoir les malades, comment fera-t-on ? interroge la première édile de Arue. Je comprends parfaitement la décision de nos décideurs ».

Déjà des volontaires pour le centre d’isolement de Pirae

Même volonté de limiter la propagation du virus à Pirae. Le conseil municipal le sait : on trouve beaucoup de familles nombreuses et de maisons très peuplées dans la commune. Il a donc été décidé dans le cadre du plan de sauvegarde communal, d’ouvrir un centre pour les cas positifs, en partenariat avec le Fare Amuira’a Oriveta. Le local, dans le quartier Tuterai Tane, est d’un confort sommaire mais il permettra à ceux qui sont volontaires d’effectuer gratuitement leur septaine de sept jours sans risquer de contaminer d’autres membres de leur foyer. En accord avec la veille sanitaire, qui viendra sur place quotidiennement et décidera des entrées et sorties « dans le respect de la confidentialité », le centre est limité à 20 places. « Mais si on atteint un chiffre supérieur à 20, il y aura un autre centre qui ouvrira au Fare Amuira’a Eferaima », pointe le premier adjoint au tavana de Pirae, Abel Temarii.

L’hébergement, les repas et l’accès internet sont gratuits, grâce à l’aide accordée au Fare Amuira’a Oriveta par la mairie, qui espère se faire rembourser ensuite par le Pays. Plusieurs volontaires se seraient déjà fait connaitre pour aller faire une septaine dans ce fare, et pourrait le rejoindre dès cette fin de semaine. Mais beaucoup d’autres cas positifs ont des réticences à se porter volontaires pour un isolement sous contrôle. « Il faut bien qu’on explique que c’est pour éviter que leur famille, leurs grands-parents soient malades, insiste Abel Temarii, c’est une question de responsabilité humaine ».  Il tient aussi à rassurer le voisinage : les pensionnaires signeront tous une charte de respect des habitants, ne pourront pas sortir du centre avant avis positif des médecins, et le Fare sera surveillé.

Pour se faire connaitre auprès de la mairie ou s’informer sur les aides et possibilités d’hébergements, Pirae a mis en place un numéro vert et gratuit : le 444 101.

 

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