ACTUS LOCALESSANTÉTRANSPORTS

Ces Polynésiens bloqués à l’extérieur par Omicron

 

De plus en plus de résidents du fenua sont obligés de retarder leur retour après un dépistage positif en métropole ou aux États Unis. Problème : les certificats de rétablissement ne sont pas acceptés vers les Outre-mer, et il peut se passer plusieurs semaines après la fin de la maladie avant de retrouver un test négatif. Les autorités se posent la question d’un changement de réglementation.

Omicron engendre peut-être moins de cas grave que les variants précédents, mais il empêche toujours d’embarquer dans les avions. L’impressionnante vague de contaminations qui touche l’Europe et les États-Unis depuis quelques semaines entraîne sans surprise une bond du nombre de « no-shows » ou de report de dernière minute dans les vols internationaux. Et les touristes ne sont pas les seuls concernés : testés positifs à 24 heures de leur départ, certains Polynésiens en déplacement ou en congé à l’extérieur sont eux aussi contraints de décaler leur billet retour. Avec souvent la même question : combien de temps après une contamination faut-il attendre avant de pouvoir reprendre l’avion ?

Tout dépend du tronçon. Pour se rendre aux États-Unis, une personne contaminée par le passé peut présenter, en plus de sa preuve de vaccination, un certificat de rétablissement ou de « guérison ». Ce document peut être délivré par un médecin ou, en Métropole, par l’assurance-maladie 11 jours après le test positif, une période au terme de laquelle la contagiosité a normalement disparu et les risques de recontamination sont plus faibles pendant plusieurs mois. En revanche les textes régissant le voyage vers les Outre-mer français n’évoquent pas cette possibilité. D’où un paradoxe : munis de la même attestation de rétablissement à Paris, les voyageurs en partance pour la Polynésie ne pourront pas embarquer, alors que les passagers du même avion, mais qui se rendent à Los Angeles ou San Francisco, oui.

Les autorités interpellées sur le sujet

Parmi les résidents tombés dans cette zone grise de la règlementation, cette infirmière de Tahiti, qui a passée Noël en métropole et comptait être chez elle pour le Nouvel an. Faux départ : malgré une absence de symptômes, elles est testée positive le 26 décembre, et est donc contrainte de s’isoler. Dix jours plus tard, elle n’est plus contagieuse, elle est considérée comme guérie selon toutes les règles sanitaires (y compris les règles applicables à l’intérieur de la Polynésie), elle bénéficie d’un pass sanitaire et peut même, si elle le souhaite, prendre un vol vers un pays européen ou les États-Unis. En revanche, impossible de prendre son vol retour :

Si certains contaminés du Covid retrouvent des dépistages négatifs en quelques jours, d’autres doivent attendre jusqu’à huit semaines avant de pouvoir passer avec succès les tests de dépistage. Une période longue à passer loin de chez soi et surtout loin de son travail. Et l’infirmière ne serait pas la seule concernée. Les compagnies aériennes, qui « doivent s’en tenir aux textes », renvoient vers la plateforme Covid polynésienne qui reçoit elle-même de plus en plus d’appels sur le sujet.

Le sujet a été discuté, ce mardi matin, lors d’une réunion de travail entre l’État et le Pays. Dans un premier temps, les autorités veulent mesurer l’ampleur du problème, et ont demandé aux compagnies de dresser un état des lieux. Un changement de règlementation pourrait ensuite être sollicité auprès de Paris.

Priorité à la « zone rouge »

Dans l’immédiat, c’est un autre casse-tête règlementaire qui occupe les autorités : celui du classement en liste rouge des États-Unis sur les cartes nationales de l’épidémie. Les textes applicables à la Polynésie, qui datent de plusieurs mois, entrainent théoriquement un retour des motifs impérieux sur la ligne USA – Tahiti. Mais dès l’entrée en vigueur de la classification, le 2 janvier, le Haussariat avait prévenu les compagnies : aucun changement de règles sur les vols, le temps d’ajuster cette règlementation, là encore depuis Paris. La modification du décret, qui permettra donc de conserver le protocole sanitaire actuel, pourrait être actée avant la fin de semaine. À noter que l’État et le Pays ont aussi étudié ce matin la transposition en Polynésie des règles concernant les durées d’isolement et le port du masque pour les enfants. Aucune décision n’est prise pour l’instant, mais là encore, des modifications de règles sont à prévoir dans les jours à venir.

Article précedent

Une fillette et son parrain se noient dans la Papenoo

Article suivant

Les Rahui de Papara et Mataiea reconduits

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Ces Polynésiens bloqués à l’extérieur par Omicron