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Championnats de MMA : « Il faut venir voir pour se rendre compte qu’il s’agit d’un véritable art martial »

Les phases finales du premier championnat de Polynésie de MMA auront lieu vendredi et samedi à la Fataua. Une consécration pour le Mixed martial arts, passé en trois ans de pratique illégale en une discipline populaire, encadrée, et très soutenue par les autorités. Yannick Hartmann, le conseiller technique de la Fédé, 

Après la légalisation du sport en 2019, un an avant la métropole, après la première compétition l’année dernière Arue, le fenua va avoir ses premiers champions officiels de MMA. Vendredi soir au complexe sportif Napoleon Spitz de Pirae, la Fédération polynésienne de lutte, MMABJJ et disciplines associées organise les demi-finales de son championnat de Polynésie. Les qualifications ont mobilisé une quarantaine de clubs du fenua, qui ont sélectionné parmi leurs centaines d’adhérents un peu moins de cent prétendants aux titres qui se sont affrontés lors de qualifications par zones géographiques ces dernières semaines. Tous avaient en tête la soirée de vendredi, et plus encore celle de samedi, toujours à la Fataua, pour les grandes finales territoriales.

« Pas de la bagarre de rue »

En quelques années, le Mixed martial arts est donc passé d’un statut de pratique illégale accusée par beaucoup de promouvoir la violence, à une discipline populaire, très encadrée et activement soutenue par les autorités du Pays. « Notre image a beaucoup évolué », se félicite Yannick Hartmman conseiller technique de la Fédé depuis 2020, pour qui ces championnats peuvent être l’occasion de convaincre encore davantage. « Il faut venir voir comment ça s’organise, comment c’est sécurisé, venir voir le règlement ou le staff médical et surtout toute la formation que met en place la fédération auprès des coachs et des athlètes, continue le conseiller, pour montrer qu’il s’agit d’un véritable art martial et pas de la bagarre de rue. C’est l’inverse de ça ».

Quatre combattants de chaque catégorie s’affronteront dans la cage pour les demi-finales vendredi, soit 12 matchs au total, à chaque fois pour gagner une place pour les finales de samedi. Même si la discipline est jeune au fenua, la fédération sait qu’elle a parmi ces prétendants aux titres un vivier d’athlète qui pourrait briller au-delà du fenua. « On a pas mal de jeunes adultes qui sont sur la bonne lancée, et je pense sans prétention que d’ici deux ou trois ans on les verra sur les podiums internationaux », promet Yannick Hartmann. Les gagnants de ce weekend gagneront une « Wild card » pour les Championnats du monde de MMA d’Abu Ddhabi au mois de novembre. La Fédération polynésienne avait déjà emmené six combattants à ce championnat organisé par l’IMMAF en janvier dernier, et certains Tahitiens s’étaient hissé, pour cette première participation, jusqu’aux quarts de finale de leur catégorie.

Distinguer le MMA amateur des fédérations professionnelles

Si l’attrait pour le MMA a explosé ces dernières années dans le monde, c’est notamment grâce aux offensives médiatiques de l’UFC (Ultimate Fighting Championship). Une ligue américaine privée et surtout professionnelle de MMA, avec ses propres combattants liés à la ligue basée à Las Vegas par des engagements contractuels et financiers. Et aussi avec ses propres règles, plus spectaculaires, et forcément moins strictes en termes de sécurité. Une fois passés en « pro » les athlètes ne peuvent plus revenir en amateur, et donc participer à des compétitions fédérales comme le championnat de Polynésie. Il y a tout de même une demi-douzaine de combattants polynésiens qui tentent de se faire une place dans les grandes fédérations professionnelles, dans le sillage de champions comme Henri Burns ou Raihere Dudes. Et certains aimeraient faire venir des évènements de ces fédérations à Tahiti.

Il y a quelques jours, Raihere Dudes avait rencontré le président Édouard Fritch pour lui présenter son projet d’organiser un tournoi international de l’UFC au fenua. Un évènement qui aura un « retentissement international et placera la Polynésie dans le circuit international du MMA » assure son promoteur, pour qui le sport de combat permet de « canaliser positivement les jeunes dans des pratiques encadrées, plutôt que de les voir se battre dans la rue au centre ville de Papeete ». Interrogé sur ce projet, Yannick Hartmman s’y dit « favorable à titre personnel ». La Fédé pourrait même aider, « mais il faut bien que la différence se fasse aux yeux du public entre le MMA professionnel et le MMA amateur ».

 

 

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