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"Chemise arrachée" à Air France: le procès s'ouvre à Bobigny

Bobigny (AFP) – Le procès de cinq adhérents de la CGT, jugés pour l’épisode de la « chemise arrachée » du DRH d’Air France, s’est ouvert vendredi à Bobigny, en pleine épreuve de force engagée par le premier syndicat français avec le gouvernement sur la loi travail.

Alors que la contestation du projet de loi El Khomri s’est durcie cette semaine, 15 salariés d’Air France au total comparaissent devant le tribunal correctionnel: cinq pour « violences en réunion », qui encourent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende, et dix pour « dégradations » lors de la manifestation du 5 octobre qui faisait suite à l’annonce d’une restructuration de la compagnie aérienne menaçant près de 3.000 emplois. Seize dossiers seront examinés car un salarié jugé pour violences l’est aussi pour dégradation.

« Air France et l’ensemble des parties civiles sont des victimes dans cette affaire et la justice pénale doit pouvoir les reconnaître comme telles », a déclaré Franck Raimbault, le directeur juridique de la compagnie, avant le début de l’audience.

« Il y a une grande tradition de dialogue social chez Air France, des actes de violence de cette gravité étaient inimaginables » et sont à l’encontre des « valeurs fondamentales d’Air France et de ses salariés », a-t-il ajouté.

Miguel Fortea, numéro un de la CGT Air France, a dénoncé pour sa part un « procès totalement injuste » fait à « des boucs émissaires pris pour l’exemple ». C’est « un dossier hautement politique de criminalisation de l’action syndicale. Pendant ce temps-là, on ne parle pas du fond du problème, les suppressions d’emplois » à l’origine des débordements, a-t-il ajouté.

L’un des prévenus pour violences s’est quant à lui dit « confiant ». « Ils vont pas nous tuer », a-t-il dit à l’AFP.

Après avoir forcé le portail d’entrée, une cohorte de mécontents avait envahi le comité central d’entreprise au siège de la compagnie à Roissy. Certains s’en étaient pris physiquement à deux responsables de la société et aux vigiles qui avaient tenté de les protéger.

Une large intersyndicale rassemblant des syndicats de pilotes, d’hôtesses et stewards ainsi que de personnels au sol appelle à se rassembler toute la journée devant le tribunal, dont l’accès est contrôlé par un important dispositif policier.

L'entrée du tribunal où sont jugés cinq adhérents de la CGT, le 27 mai 2016 à Bobigny . © AFP

© AFP BERTRAND GUAY
L’entrée du tribunal où sont jugés cinq adhérents de la CGT, le 27 mai 2016 à Bobigny

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