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Chirurgie bariatrique : « des résultats extraordinaires » malgré de rares complications

©MB/Radio1

Le docteur Massimo Senni Buratti a tenu à mettre en avant les bénéfices des interventions de chirurgie bariatrique dans le traitement de l’obésité « de grade trois », avec un IMC supérieur à 40. Il a réalisé 3 000 interventions depuis 2010 et souhaite que les Polynésiens, dont près de la moitié souffre d’obésité, aient accès « aux techniques modernes de chirurgie bariatrique ». Ce sont ces interventions sur l’estomac en vue de faire perdre du poids aux patients qui doivent faire l’objet d’une autorisation prochainement, annonçait le conseil des ministres le 24 août dernier. 

Lire aussi : La prise en charge de l’obésité en passe d’évoluer au fenua

Massimo Senni Buratti se présente comme le seul spécialiste diplômé d’université en chirurgie bariatrique au fenua, et aussi comme le représentant en Polynésie de l’International Federation for Surgical Obesity (IFSO) et de la Société française et francophone de chirurgie de l’obésité et des maladies métaboliques (SOFFCO-MM). La chirurgie bariatrique englobe les différentes interventions pratiquées sur l’estomac dans le but de faire perdre du poids au patient, telles que la « sleeve », le « bypass » gastrique mais aussi l’anneau gastrique moins utilisé aujourd’hui selon lui. Le chirurgien les pratique en Polynésie depuis 2010 et a traité près de 3 000 patients. Le docteur Massimo Senni Burrati réagit aujourd’hui à la future règlementation de ces interventions, en insistant sur le fait que cette chirurgie est reconnue comme le meilleur traitement de l’obésité dans le monde et qu’il est injuste d’en parler en évoquant seulement ses conséquences négatives. Il qualifie les résultats de cette chirurgie « d’extraordinaires » avec « une augmentation de l’espérance de vie de 10 à 15 ans », 98% de chance d’amélioration du diabète non insulinodépendant – « 23% des adultes actifs atteints de diabète ou de prédiabète » en Polynésie – , et 70% de chances qu’il soit « en rémission », explique le médecin. Les effets positifs de la chirurgie sur les maladies associées à l’obésité sont nombreux, poursuit-il :  70% d’amélioration de l’hypertension, diminution des cas d’apnée du sommeil, fertilité retrouvée, grossesses moins compliquées, 34% de risques de cancers liés aux hormones en moins, et enfin une insertion professionnelle et sociale améliorée sont autant de bénéfices qu’il constate chez ses patients.

« Un système de surveillance post-opératoire rigoureux « 

C’est pourtant cette chirurgie et ses dangers, sous-estimés, qui étaient pointés du doigt par le gouvernement il y a deux semaines en conseil des ministres. Prochainement elle devrait être soumise à une autorisation collégiale, « pour assurer des conditions optimales de sécurité et qu’elles restent réservées aux patients qui la nécessitent » indiquait le communiqué. Le chirurgien tient à préciser que la procédure suivie actuellement est déjà relativement stricte, avec des consultations per-opératoires chez différents spécialistes selon la situation du patient. Il reconnaît qu’il existe des complications non négligeables post-opératoires immédiates « rarissimes » et d’autres « légèrement plus fréquentes mais moins graves comme les reflux, la lithiase de la vésicule biliaire, et des petits déficits nutritionnels » qui sont ensuite corrigés, assure le spécialiste, « puisqu’on suit nos patients, on suit tous nos patients, à distance ».

Face à une mise en cause du suivi post-opératoire de ses patients, il rappelle qu’ils ont une consultation de suivi programmée « 1 mois, 3 mois, puis 6 mois à vie, puis au bout de 4 ou 5 ans c’est le médecin traitant qui fait le lien » explique le chirurgien. Il ne voit pas « comment on pourrait règlementer quelque chose qui est extrêmement règlementé ».

 

Un colloque pour éclairer « les médecins, le gouvernement et le public sur le traitement de l’obésité »

Pour répondre à la communication du gouvernement lors du conseil des ministres du 24 août, le Conseil de l’ordre des médecins exprime « son étonnement devant tant de méfiance pour une pratique largement éprouvée dans le monde entier afin de sauver des vies humaines impactées par l’obésité ». Il estime que, « face aux obstacles persistants à mettre en place des politiques de santé publique préventives et audacieuses pour lutter efficacement contre ce fléau qu’est l’obésité, il est pour le moins à regretter l’emploi de termes inutilement stigmatisants pour qualifier les professionnels du secteur qui se démènent avec une réalité autrement plus complexe que celle qui est facilement assénée dans les médias. »

Le conseil de l’ordre des médecins s’associe au docteur Massimo Senni Buratti pour inviter le public à un événement au cours duquel il doit intervenir le jeudi 24 novembre à l’InterContinental Tahiti. Des experts nationaux et internationaux du traitement de l’obésité interviendront également « afin d’éclairer tant les médecins que le gouvernement et le public ». 

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