ACTUS LOCALES

CHPF : la salle d’accueil des urgences vitales, « point bloquant » des négociations


L’intersyndicale du CHPF a rassemblé ce matin 400 manifestants pour une première journée de grève que les négociations d’hier, pourtant saluées des deux côtés, n’ont pas permis d’éviter. Elles ont repris ce jeudi. Parmi les revendications importantes des soignants, la création d’une Sauv (salle d’accueil des urgences vitales), « nécessaire » pour assurer une meilleure prise en charge des patients en urgence absolue.

Manque de budget, manque de personnel, factures impayées et épuisement des équipes… Sur les banderoles du cortège hospitalier, parti de Aorai Tini Hau vers la présidence ce jeudi matin, on retrouve tous les cris d’alarme lancés ces dernières semaines par l’intersyndicale du CHPF. Lors des rencontres et conseils d’administration depuis le début de l’année, et de nouveau lors des négociations entamées hier à la présidence, le gouvernement assure les avoir entendus, mais pour les soignants et autres agents de l’hôpital, les financements débloqués ne sont pas encore au niveau. Un point semblait particulièrement bloquant, ce jeudi, à l’entrée de la salle de négociation : la création d’une salle d’accueil des urgences vitales. Pour le Pays, déjà contraint d’insuffler plusieurs milliards de francs dans son établissement public pour résorber le déficit et boucler le budget 2023, ce « nouveau projet » ne peut pas être financé cette année.

« 12 ans qu’on l’attend »

Mais du médecin au brancardier, en passant par toute la chaîne de soin, on l’assure : cette salle, physiquement présente dans l’architecture depuis sa construction, et qui a d’ailleurs servi de salle de tri, de test et de première oxygénation pendant la crise Covid, est attendue depuis 12 ans. « C’est le cœur de métier de notre profession : accueillir des urgences vitales dans de bonnes conditions, explique le Dr Tony Tekuataoa, chef de service des urgences du Taaone. C’est vraiment important : ça fait trop longtemps qu’on traite les urgences vitales dans le service des urgences, dans des boxes qui ne sont pas adaptés. Les recommandations sont claires sur la question, et il y a même une notion règlementaire avec la loi sur l’aide médicale d’urgence qui va sortir. Douze ans de présence dans cet hôpital sans pouvoir ouvrir une Sauv, ça n’existe nulle part ailleurs. » 

230 millions par an sur le milliard du « dialogue de gestion »

230 millions de francs supplémentaires par an, principalement en nouvelles embauches de soignants et de frais de fonctionnement. C’est ce que coûterait de faire « enfin » vivre cette salle d’accueil des urgences vitale qui est aussi, comme le précise l’intersyndicale, un outil qui permettra de mieux gérer les prochains épisodes de tensions sanitaires. Le projet fait partie de ceux qui ont été retenus, l’année dernière, dans le cadre du dialogue de gestion mené entre le personnel et la direction, et qui a abouti à une évaluation d’un peu plus d’un milliard de francs des besoins supplémentaires urgents du Taaone, pour un total de 137 embauches, tous services confondus. Impossible pour le gouvernement et la CPS, qui voient s’envoler depuis plusieurs années la note du CHPF. Mais ce jeudi midi, les grévistes ne semblaient pas vouloir lâcher sur la revendication de cette rallonge. « Et sous forme de financements pérennes », insiste Mireille Duval, de la CSTP-FO. Dans le cortège, la Sauv faisait office de revendication symbolique. « Le service des urgences, c’est plus de 40 000 passages par an, plus de 120 par jour, et parmi ces passages, il y a des urgences absolues, de l’ordre de 4 à 5 personnes par jour, explique Christina Bringold, infirmière et cadre de santé. Ces personnes méritent d’être conditionnées et pris en charge dans les meilleures conditions possibles. » 

Le cortège du CHPF est arrivé en milieu de matinée devant la présidence, et les négociations ont repris avec le gouvernement. Beaucoup espèrent qu’un protocole d’accord sera signé cet après-midi. Faute de quoi la grève continuera : le préavis est illimité. 

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