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Clap de fin à l'Assemblée nationale, Bartolone raccroche aussi

Paris (AFP) – Dernière séance à l’Assemblée nationale: entre émotion des partants, dont le président Claude Bartolone, et plongée dans une campagne électorale au niveau de suspense inédit, les députés achevaient mercredi une 14e législature intense depuis 2012.

Dans l’hémicycle aux sièges rouges, l’ultime séance de questions au gouvernement, avec quelques selfies de députés relayés sur Twitter, a pris par moments « une ambiance de fin d’année scolaire », selon la formule du président. 

Surtout, il y a eu une surprise lorsque Claude Bartolone (PS) a annoncé depuis le « perchoir » qu’il ne se représenterait finalement pas aux législatives, comme au moins une centaine d’autres députés. Elu pour la première fois en 1981 en Seine-Saint-Denis dans le sillage de la victoire présidentielle de François Mitterrand, il semblait pourtant déterminé à rempiler il y a encore quelques mois.  

Encore une dernière proposition de loi socialiste sur les obligations comptables des partis politiques et des candidats, et c’en sera fini des travaux au Palais-Bourbon, en théorie jusqu’après les législatives. 

« A moins qu’on ne soit rappelés, parce qu’on est en fonction jusqu’au mois de juin et qu’il peut toujours y avoir des événements », glisse un élu PS, en allusion notamment à d’éventuels attentats.

Dans leurs toutes dernières journées, les députés ont navigué entre un exercice de bilan et des interrogations persistantes sur le futur paysage politique.  

– ‘The End!’ –

Les cinq ans au Palais-Bourbon, riches en crises dans une majorité fracturée entre « frondeurs » et légitimistes mais aussi bousculés par la série d’attentats meurtriers depuis début 2015, peuvent s’afficher en chiffres. 

Au total, 5.300 heures de débats en séance, 329 projets et 102 propositions de loi adoptées, 13.000 amendements votés, a détaillé mardi le chef de file des députés socialistes, Olivier Faure. Ou encore six déclenchements du 49-3, cinq prolongements de l’état d’urgence et une vingtaine de minutes de silence. 

Les mots des députés font apparaître, eux, un brin de nostalgie, à gauche comme à droite, de ceux qui siègent « pour la dernière fois », une grande incertitude, parfois du désarroi.

« The End! Merci à tous! Très fier du travail accompli. #grandeémotion », a tweeté Sébastien Pietrasanta, un des jeunes élus PS à jeter l’éponge après un seul mandat.

Dans le groupe socialiste, plusieurs laissaient percer des regrets teintés d’une crainte d’élimination au premier tour de la présidentielle et des législatives vu l’émiettement de la gauche, l’élan de la candidature Macron et un FN donné systématiquement présent au second tour.

Pour le « frondeur » Laurent Baumel, « l’expérience ne s’est pas déroulée conformément au plan de bataille présenté aux Français, donc ça a créé des turbulences », comme sur le pacte de responsabilité ou la loi travail. Résultat, « une vie politique bouleversée », pour celui qui soutient désormais Benoît Hamon.

A l’aile droite du PS, Christophe Caresche, qui ne se représente pas, reconnaît « un peu d’émotion » mêlée au contentement de « tourner la page du quinquennat, très difficile », loin des « années Jospin, les plus heureuses », même si « ça s’est mal terminé » le 21 avril 2002.

L’un des membres de la jeune garde du PS, Razzy Hammadi, a « mal au coeur »: « Tellement de choses ont été faites, et tellement peu ont été popularisées. »

A droite et au centre, l’espoir d’un retour au pouvoir, plus qu’assombri après l’éclatement de l’affaire Fillon d’emplois fictifs présumés, semble resurgir. 

Salle des Quatre-Colonnes mercredi, avant même l’offre d’alliance de François Bayrou à Emmanuel Macron, la filloniste Annie Genevard voulait croire que « la campagne recommence », l’ancien soutien d’Alain Juppé, Philippe Gosselin, s’est dit convaincu qu’Emmanuel Macron se « torpille lui-même, « va continuer à s’effriter » et « est trop jeune pour faire président ».

Mais les doutes ne sont pas dissipés. Un élu LR concédait il y a peu « une incertitude sur l’élection présidentielle, mais aussi sur la majorité, c’est nouveau ». « Il va falloir aller chercher les électeurs avec les dents », pensait un collègue. 

Seules certitudes, l’apparence de l’Assemblée sera profondément bouleversée à l’été, sous l’effet aussi du non-cumul des mandats voté sous le quinquennat de François Hollande.

Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone à Paris, le 22 février 2017. © AFP

© AFP Patrick KOVARIK
Le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone à Paris, le 22 février 2017

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