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CLIPSA : des données climatiques plus précises pour mieux s’adapter

Takeshi Izumo, chercheur à l’IRD, Céline Gilquin directrice de l’AFD en Polynésie et Sophie Martinoni-Lapierre, directrice de Météo France. ©MB/Radio1

CLIPSA – pour Climat du Pacifique, Savoirs locaux et stratégies d’Adaptation – c’est le nom d’un projet de recherche qui veut enrichir les données climatiques disponibles afin trouver des réponses concrètes au changement climatique en milieu insulaire. Il sera mené sur 3 ans et demi dans quatre territoires du Pacifique : la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et le Vanuatu sous l’impulsion de Météo France, l’Agence française de développement et l’Institut de recherche et de développement. 

Les pays insulaires sont confrontés les premiers à la montée des eaux, à l’instar de Port Vila – capitale du Vanuatu abritant 50 000 personnes – où le niveau de l’océan devrait augmenter de 10 à 15 cm d’ici 2030 selon les prévisions mondiales. C’est un fait connu depuis longtemps qui revient sur la table à chaque rapport rendu par le Giec. Il soulève des inquiétudes et pose des questions très concrètes : quel avenir pour l’agriculture dans ces territoires? Quelle politique du logement adopter? Quelle gestion des ressources en eau adopter? … pour n’en citer que quelques-unes.

Afin d’y répondre plus précisément dans le Pacifique, le projet de recherche CLIPSA – Climat du Pacifique, Savoirs locaux et Stratégies d’Adaptation – est porté par Météo France, L’Agence française de développement (AFD) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD) en lien avec les institutions des pays concernés : la Polynésie française, Wallis-et-Futuna, la Nouvelle-Calédonie et le Vanuatu. Les modèles climatiques mondiaux utilisés jusqu’ici ne sont pas adaptés à l’échelle insulaire, et CLIPSA propose d’offrir une image en plus haute résolution du climat tel qu’il est, et tel qu’il pourrait être à l’avenir, mais à des endroits ciblés selon les besoins.

Un regard plus précis sur le climat de nos îles 

Les données climatiques qui vont être recueillies concernent l’atmosphère – température, pression, humidité et force du vent entre autres – et le milieu terrestre uniquement. C’est dans la modélisation de ces données que réside la nouveauté : « La première phase du projet, explique la directrice de Météo France en Polynésie, c’est la production de modèles climatiques haute résolution à 20 kilomètres sur un grand domaine du Pacifique. Et sur des sous-domaines une modélisation beaucoup plus précise, à très haute résolution à 2,5 km. Donc ça va permettre de répondre à des questions auxquelles on arrivait pas à répondre jusqu’à présent » conclut Sophie Martinoni-Lapierre.

Des données utiles et des modèles enrichis des savoirs traditionnels

Les données ne seront pas exhaustives et les modèles climatiques produits non plus. Ils seront choisis en concertation avec les institutions, et pour cela les acteurs scientifiques du projet vont donc choisir avec les acteurs publics « des secteurs sur lesquels utiliser ces données pour faire de la modélisation des impacts ». Une première rencontre avec le SPCPF représentant les communes a eu lieu cet après-midi.

En parallèle, la deuxième phase du projet consiste à faire un état des lieux des vulnérabilités des territoires et de leur capacité de réponse aux aléas naturels. Puis la phase trois consistera à « analyser l’impact futur sur les activités et les modes de vie » au vu des deux phases précédentes. « Préciser les stratégies d’adaptation » aux conséquences du changement climatique, c’est l’objectif final de ce projet. Et pour cela pas question de négliger les savoirs acquis. Le projet « pluridisciplinaire » comporte un volet consacré aux sciences humaines qui doit « permettre de recueillir les savoirs locaux, et de les associer aux données de projection climatique ». CLIPSA a démarré avec la signature d’une convention tripartite le 27 avril dernier et doit durer trois ans et demi. À l’issue, ce sera aux acteurs publics de mettre en œuvre un « plan d’adaptation », d’où l’importance de leur engagement.

Victoire Laurent, climatologue à Météo France, Takeshi Izumo chercheur à l’IRD. ©MB/Radio1

Sophie Martinoni-Lapierre, directrice de Météo France en Polynésie et Jean-Brice Herrenschmidt, consultant géographe. ©MB/Radio1

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