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Comprendre la pollution de l’air en 8 questions

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ZOOM – Plusieurs régions connaissent des pics de pollution préoccupants. Explications.

L’info. La pollution de l’air atteint des niveaux préoccupants depuis plusieurs jours aux quatre coins de la France, notamment en région parisienne. Cette dernière est d’ailleurs en alerte depuis quatre jours, alors que ça n’avait été le cas qu’une seule fois depuis le début de l’année. De quelle pollution parle-t-on ? D’où vient-elle ? Comment s’en protéger ? Europe1.fr vous propose de sortir du brouillard pour mieux comprendre ce phénomène.

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Qu’est-ce qu’une particule ? Ce sont des poussières, de compositions diverses et en suspension dans l’air, au diamètre égal ou inférieur à 10 microns, soit 0,01 millimètre (PM10). Elles sont émises par la combustion des carburants (principalement le diesel), le chauffage (notamment bois et fioul), et la transformation de combustibles fossiles dans l’industrie.

A partir de quand déclenche-t-on une alerte ? Quand la concentration atteint 50 microgrammes/m3 en moyenne sur 24 heures, le seuil d’information est déclenché car on considère qu’une exposition présente un risque pour les personnes les plus fragiles (bébés, personnes âgées ou malades). A partir de 80 microgrammes/m3, la procédure d’alerte est déclenchée car il y a un risque pour l’ensemble de la population.

Comprendre la pollution de l’air en 8 questions

Quelles régions sont actuellement concernées ? L’Ile-de-France, ainsi que la région Rhône-Alpes, sans oublier l’Oise, le Vaucluse, l’agglomération de Rouen et de Strasbourg. Au-delà de l’épisode actuel, les régions les plus polluées sont le Nord-Pas-de-Calais, l’Ile-de-France, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Rhône-Alpes, soit des zones marquées par un fort développement urbain ou industriel, mais aussi des zones encastrées comme des vallées en montagne où la dispersion s’opère mal.

Jusqu’à quand l’alerte est-elle valable ? Cette pollution devrait s’atténuer vendredi après-midi avec une légère dégradation météorologique. Mais l’agence francilienne de surveillance de la qualité de l’air, Airparif, a prévenu : le niveau d’alerte devrait être à nouveau dépassé vendredi en région parisienne.

Comprendre la pollution de l’air en 8 questions

Pourquoi maintenant ? Les pollutions sont plus fréquentes en hiver en raison du recours accru au chauffage et des conditions météorologiques souvent défavorables à la dispersion des polluants, comme le temps anticyclonique actuel. Elles sont également favorisées par un phénomène dit d' »inversion de température ». En situation normale, la température de l’air diminue avec l’altitude et l’air chaud contenant les polluants s’élève naturellement. En situation d’inversion de température, avec le sol qui se refroidit notamment pendant la nuit en hiver, les polluants se trouvent piégés par un « couvercle » d’air chaud.

poumon-930x620_scalewidth_168Quelles sont les conséquences sur la santé ? Les particules émises peuvent provoquer de l’asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardiovasculaires. Elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires, créant des inflammations avec un effet immédiat (toux, essoufflement, maux de gorge, de tête…), plus marqué chez les personnes plus fragiles: enfants dont les poumons ne sont pas encore totalement formés, personnes âgées dont la capacité respiratoire est plus faible, fumeurs au système déjà irrité par le tabac, malades du coeur et des voies respiratoires, et femmes enceintes. En octobre 2013, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a même classé cette pollution comme cancérigène.

Les pouvoirs publics ont-ils pris des mesures spéciales ? L’Etat agit sur deux plans : l’incitation et les sanctions. Côté incitation, le ministère de l’Ecologie a « demandé de ne pas utiliser les cheminées à bois », « de limiter l’usage des véhicules automobiles, ou encore « de respecter l’interdiction de brûlage de déchets verts ». Côté répression, les vitesses autorisées ont été réduites de 20 km/h dans plusieurs régions. Les contrôles de police ont également été renforcés pour vérifier le respect de ces limitations de vitesse et le respect des normes techniques.

Comment limiter les risques ? Les plus fragiles doivent réduire leurs activités physiques dès le seuil d’information. Pour l’ensemble de la population, il est recommandé de ne pas faire de sport, y compris prendre son vélo pour les déplacements, lorsque le seuil d’alerte est atteint. Il faut également s’éloigner des axes routiers très fréquentés. Il est néanmoins recommandé de continuer à aérer son logement. Quant aux masques de protection de type « chirurgie », ils n’arrêtent pas les particules.

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Source : Europe1

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